Les choses sont donc dĂ©sormais claires: l’AlgĂ©rie «carburera» Ă l’Ă©nergie renouvelable, le chef de l’Etat ayant exclu, Ă court terme, tout recours au gaz de schiste.
L’avenir de l’AlgĂ©rie passe par sa sĂ©curitĂ© Ă©nergique! Pour gagner cette nouvelle bataille, le prĂ©sident de la RĂ©publique Abdelaziz Bouteflika n’y va pas par quatre chemins: il parie sur le dĂ©veloppement des Ă©nergies renouvelables. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard s’il a mis la confĂ©rence-exposition sur la rĂ©ussite de la transition Ă©nergĂ©tique en AlgĂ©rie sous son haut patronage. «La transition Ă©nergĂ©tique devrait assurer la sĂ©curitĂ© du dĂ©veloppement Ă©conomique du pays tout en devenant de moins en moins dĂ©pendant des ressources fossiles», a-t-il d’emblĂ©e soulignĂ© lors du message qu’il a adressĂ© aux participants de cette importante manifestation. En fait, le chef de l’Etat qui a hissĂ© le dĂ©veloppement des Ă©nergies renouvelables comme prioritĂ© nationale, a lancĂ© un message fort Ă tous les acteurs concernĂ©s en donnant les grandes lignes qu’ils devront suivre pour remporter cette fatidique bataille.
Dans ce sens, le prĂ©sident les met en garde contre le «plagiat» d’un modèle Ă©nergĂ©tique venu de l’Ă©tranger. La transition Ă©nergĂ©tique, nĂ©e en Europe de l’Ouest dans des pays aux profils Ă©nergĂ©tiques clairement distincts de l’AlgĂ©rie, «ne peut ĂŞtre retenue telle quelle par l’AlgĂ©rie, et ce, bien que nous partageons certaines prĂ©occupations communes, notamment en ce qui concerne la nĂ©cessitĂ© de couvrir nos besoins Ă©nergĂ©tiques Ă long terme et le souci d’une prĂ©servation de l’environnement et de lutte contre le rĂ©chauffement climatique».
Ainsi, le chef de l’Etat rĂ©clame une transition Ă©nergĂ©tique «made in bladi», adaptĂ©e aux spĂ©cificitĂ©s du pays et qui surtout ne touchera pas aux acquis des citoyens, chèrement payĂ©s. Ces spĂ©cificitĂ©s, le prĂ©sident Bouteflika les rĂ©sume en trois point essentiels avec ordre de prioritĂ©: le solaire, l’Ă©olien, la biomasse…
Les Ă©nergies renouvelables semblent donc le moyen le plus adĂ©quat pour la transition Ă©nergĂ©tique que le chef de l’Etat voit en mix Ă©nergĂ©tique! «En vue de rĂ©ussir la transition Ă©nergĂ©tique, la mobilisation des ressources renouvelables est ainsi nĂ©cessaire pour consolider, sur le long terme, la couverture des besoins Ă©nergĂ©tiques du pays et en faire un facteur de dĂ©veloppement industriel et de diversification Ă©conomique», a-t-il dĂ©taillĂ© pour ce qui semble ĂŞtre un «plaidoyer» qui trace les stratĂ©gies et les mĂ©canismes Ă adopter pour accĂ©lĂ©rer le processus de transition vers les Ă©nergies renouvelables.
Pouvons-nous vraiment rĂ©ussir ce dĂ©fi? La rĂ©ponse est inĂ©luctablement: oui, Ă condition de respecter bien sĂ»r le programme tracĂ© par le gouvernement en 2011 qui prĂ©voit le dĂ©veloppement d’une capacitĂ© de 22.000 MW d’Ă©lectricitĂ© d’origine renouvelable, notamment solaire, Ă l’horizon 2030.
Cette date fatidique est pour demain, le programme a certes pris du retard du fait que le gouvernement avait d’autres prioritĂ©s, mais comme le rappelle le prĂ©sident de la RĂ©publique Abdelaziz Bouteflika, ce programme a Ă©tĂ© mis Ă jour en 2015. Une piqĂ»re du rappel du chef de l’Etat pas aussi anodine qu’elle en Ă l’air. Le prĂ©sident veut mettre tout le monde devant ses responsabilitĂ©s, tout en soulignant les efforts consentis pour rattraper le temps perdu. «Pour rĂ©ussir ce programme, l’Etat a pris des mesures et a mis en place des moyens tels le Fonds des Ă©nergies renouvelables et de maĂ®trise de l’Ă©nergie, alimentĂ© notamment par un prĂ©lèvement Ă partir de la fiscalitĂ© pĂ©trolière», a-t-il soutenu.
Il prĂ©cise dans ce sens que le programme des Ă©nergies renouvelables Ă©tait en phase initiale de concrĂ©tisation, nĂ©cessairement lente, avec la mise en place des cadres juridiques et institutionnels et la rĂ©alisation de plusieurs centrales photovoltaĂŻques, totalisant une capacitĂ© de près de 400 MW. «Après cette phase initiale, l’AlgĂ©rie s’apprĂŞte Ă un dĂ©ploiement Ă grande Ă©chelle de l’Ă©lectricitĂ© renouvelable», a-t-il annoncĂ© en insistant sur la mise en place d’une industrie dans ce domaine.
Les choses sont donc dĂ©sormais claires: l’AlgĂ©rie «carburera» au renouvelable. Surtout que le chef de l’Etat a profitĂ© de ce discours pour exclure, Ă court terme, tout recours Ă des Ă©nergies non conventionnelles.
Il a soutenu que l’AlgĂ©rie n’est pas contrainte de se prĂ©cipiter pour lancer le dĂ©veloppement et l’exploitation de ces ressources, expliquant qu’il est plus indiquĂ© de s’atteler Ă mieux connaĂ®tre les caractĂ©ristiques de ce potentiel en vue d’assurer, Ă moyen et long terme, l’indĂ©pendance Ă©nergĂ©tique du pays. «Ces ressources non conventionnelles permettraient la couverture des besoins Ă©nergĂ©tiques du pays Ă très long terme. Plus encore, elles ne sont en aucun cas une source de rente pĂ©trolière, idĂ©e que nous devons Ă©carter dès Ă prĂ©sent, pour Ă©viter toute dĂ©sillusion Ă l’avenir», a-t-il martelĂ© comme pour signifier que tous les chemins mènent dĂ©sormais vers les Ă©nergies renouvelables. C’est le nouveau «deal» algĂ©rien…
ParÂ