Parce que ses milliers d’importateurs se font assurer à l’étranger, L’Algérie perd 600 millions de dollars

Parce que ses milliers d’importateurs se font assurer à l’étranger, L’Algérie perd 600 millions de dollars
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«Nous avons besoin de nouvelles lois pour libérer les assurances de la gestion administrative à la gestion économique», a insisté devant les députés le P-DG de la compagnie Alliance Assurances.



Les chiffres sont effarants. L’Algérie accuse des pertes énormes dans les importations sans faire profiter ses entreprises. En raison de l’absence de l’obligation de l’assurance sur le transport maritime, des importateurs se font assurer à l’étranger au détriment des sociétés d’assurances nationales. C’est ce qu’a révélé hier le P-DG de la compagnie Alliance Assurances, Hassan Khelifati, lors de son passage devant la commission parlementaire des finances et des budgets. «Sur la facture de 60 milliards de dollars, le secteur des assurances peut récupérer 1% soit l’équivalent de 600 millions de dollars par an si l’assurance sur le transport maritime était obligatoire pour les importateurs», a déploré l’hôte des députés. Au lieu de faire profiter des sociétés nationales, des importateurs font enrichir les boîtes étrangères. M.Khelifati assure que l’instauration de l’obligation de l’assurance dans le transport maritime pour les importateurs peut économiser à l’Algérie d’importantes sommes qui permettront de créer des postes d’emplois et de redynamiser l’activité économique. M.Khelifati a rappelé que la décision d’obligation de l’assurance pour le transport maritime a été annulée en 1995 tout en insistant pour son application de nouveau. Faisant une rétrospective sur le secteur des assurances en Algérie, depuis son ouverture au privé en 1995, le patron d’Alliance Assurances a affirmé qu’il est temps de faire une évaluation sur le marché des assurances en Algérie. Ce jeune opérateur estime que ce secteur peut être le moteur du développement de la machine économique. «Le secteur des assurances en Algérie est le plus important marché promoteur en termes de potentiel en Afrique», a-t- il témoigné en précisant que ce secteur n’est pas suffisamment exploité contrairement au Maroc et à la Tunisie. Il a avancé, dans ce sens, que selon le classement mondial de 2012, l’Algérie occupe la 67e position loin du Maroc, qui représente quatre fois le marché algérien et occupe la 53e position. Se référant aux statistiques, le patron d’Alliance Assurances souligne que le chiffre d’affaires des assurances en Algérie, avec 40 millions d’habitants, était de 1,5 milliard de dollars en 2014 alors qu’il avait atteint 4 milliards de dollars au Maroc contre 2 milliards en Tunisie. «L’Algérie peut arriver à 5 milliards de dollars dans un proche avenir», a- t- il soutenu. Que faut-il faire justement pour développer davantage cette activité? Sans aller par quatre chemins, l’invité de la commission des finances a relevé que la législation en cours ne convient plus avec les mutations actuelles. «Nous avons besoin de nouvelles lois pour libérer les assurances de la gestion administrative à la gestion économique», a -t-il insisté en soulignant que c’est la condition sine qua non pour redynamiser le secteur. Selon lui, les agences de voyage, les agences immobilières et les notaires peuvent même offrir les prestations d’assurance pour élargir la culture de l’assurance. Un autre élément, dira, qu’il faut que l’assurance soit proche du citoyen. «En Algérie il y a une agence pour 28.000 habitants alors que la norme mondiale stipule une agence pour 5000 habitants», a -t-il fait savoir en précisant que l’ouverture de 15.000 agences vont permettre la création de plus de 100.000 emplois. Or, la législation actuelle, reconnaît Khelifati, ne facilite pas la procédure. «Les conditions d’ouverture d’une agence sont compliquées», regrette-t-il en précisant que la législation stipule que pour l’ouverture d’une agence la personne doit exercer cinq ans dans le secteur des assurances. «Il y a effectivement une pénurie des cadres avec les départs en retraite et les décès», a avoué le patron d’Alliance qui rappelle qu’au Maroc un diplômé est tenu de faire une formation d’un mois seulement pour pouvoir ouvrir une agence.» L’hôte des députés a également insisté sur le développement du marché financier et l’obligation des banques publiques à faire au moins 1% de leurs économies au sein des Bourses pour relancer sérieusement ce marché.

Allocation touristique et fermeture du marché parallèle

Laksaci convoqué par les députés

Le gouverneur de la Banque d’Algérie est appelé à s’expliquer sur le maintien de l’allocation touristique à 130 euros et la fermeture récemment du marché parallèle de devises de Port Saïd. «Nous avons adressé une lettre au gouverneur de la Banque d’Algérie pour qu’il s’explique sur l’allocation touristique et la fermeture du marché parallèle de devises», a indiqué hier le président de la commission des finances, Bourbah Zebar lors d’une audition du P-DG de la compagnie Alliance Assurances. M.Laksaci est attendu prochainement par la commission des finances. Le directeur général de la Bourse d’Alger sera également auditionné prochainement.