Le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) «entame dès aujourd’hui une grève illimitée». C’est ce que nous a déclaré, hier, son secrétaire général Ghachi Lounès. Et ce dernier d’indiquer que la rencontre de réconciliation avec le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière tenue ce dimanche s’est soldée sur un constat d’échec.
Notre interlocuteur fera savoir que le département de Djamel Ould Abbès ne semble pas prêt « de répondre concrètement à nos revendications ». Celles-ci s’articulent autours de la promulgation purement et simplement de leur statut particulier et leur intégration dans le tableau « A » catégorie « 11 ».
Les paramédicaux réclament, en outre, à être intégrés dans le système LMD (Licence-Master- Doctorat) afin de bénéficier d’une formation (Bac+4). Le ministère de la Santé a indiqué ce samedi lors de la clôture à Alger de la Conférence nationale sur la politique de la santé que le statut particulier des paramédicaux a été déposé au niveau de la Fonction publique.
Il a soutenu, également, que les revendications de ces derniers sont légitimes. Ould Abbès va même jusqu’à manifester son entière disposition à initier, sans aucune exclusion, un dialogue franc et serein avec les partenaires sociaux. « Je suis un homme de dialogue et pas d’affrontement », a-t-il affirmé.
Cependant, l’échec de cette énième rencontre de réconciliation n’est pas sans remettre en cause la volonté réelle de la tutelle à négocier avec le Syndicat algérien des paramédicaux et par ricochet mettre fin à ce bras de fer. D’autant que cette structure syndicale, forte de ses 9 000 adhérents, exige une réponse de fait ainsi qu’un engagement écrit par le premier responsable du secteur portant prise en charge de sa plateforme de revendications.
Le dossier relatif au système LMD (Licence- Master- Doctorat), dira Ghachi Lounès, « restera à jamais sans valeur du fait qu’il est dépourvu d’encrage juridique ». Pour lui, la signature d’un protocole d’accord entre les ministères de l’Enseignement supérieur et de la Santé est nécessaire à même de rendre plus effective la prise en charge de ce dossier.
Ce qui n’est pas le cas pour aujourd’hui où, constatera le SAP, une telle procédure n’est toujours pas de mise. Notons enfin, qu’au cours de la Conférence nationale de la santé, il a été remarqué l’exclusion des paramédicaux, notamment ceux affiliés au SAP. Cette exclusion démontre, aux dires de son secrétaire général, du mépris que manifeste le département de Djamel Ould Abbès à l’encontre de ce corps médical.
D’ailleurs, les praticiens de la santé publique à travers le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpesp) et le Syndicat des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp), ont qualifié cette décision d’exclusion « de ridicule et d’incompréhensible ». Pour eux, la participation de ces derniers est inéluctable. Rappelons enfin, que lors de la précédente grève observée la semaine dernière, le taux de suivi a été de l’ordre de 90%.
Le mouvement a été, selon les syndicalistes, largement suivi à travers les établissements de santé publique à l’échelle nationale. Le ministère de la Santé, quant à lui, a indiqué dans un communiqué rendu public, que le taux d’adhésion ne dépassait pas les 15%.