Louisa Hanoune, secrétaire générale du parti des travailleurs, ne s’encombre jamais de scrupules lorsqu’elle critique une situation tout en veillant à épargner le Chef de l’Etat. Ainsi en est-il de sa lecture pour le moins approximative faite au siège de son parti (Alger) à propos de la paralysie du gouvernement qui fonctionne depuis deux mois avec sept ministres intérimaires.
Louisa Hanoune qui donne l’impression d’être dans les années 1970, s’est satisfaite de parler de « vacance dans le pouvoir qui caractérise certains départements ». Elle a qualifié la situation des « plus étranges », surtout qu’elle concerne, précise-t-elle, des « secteurs sensibles comme celui de l’enseignement supérieur et celui du travail ».
Depuis les élections législatives du 10 mai dernier, le Chef de l’Etat qui a démis les six ministres devenus députés, a ankylosé le gouvernement, n’éprouvant aucun besoin de remplacer les ministres désormais députés. Par sa démarche, Bouteflika a mis dans le désarroi les observateurs, et a surtout démontré une fois de plus sa conception fantaisite de la gestion des affaires du pays.
Mais la SG du PT, dans un rôdé mais toujours aussi incohérent, ne trouve aucune raison pour responsabiliser Bouteflika, dont elle a scrupuleusement éviter de citer le nom.
Ce qui est étrange, s’agissant de Louisa Hanoune, c’est bien cette propension à tirer à boulet rouge sur tous les dirigeants en exonérant leur chef, qui cumule la quasi totalité d pouvoir décisionnel de toute responsabilité.
Fateh Ath Ghrib
