C’est devenu une habitude. A la veille puis durant chaque mois de Ramadhan, les prix des fruits et légumes connaissent une envolée vertigineuse. Le mois sacré de cette année, qui ne diffère pas d’ailleurs des autres, se présente dans un contexte très difficile.
En sus des vacances -synonymes de période de dépenses par excellence- les Algériens dont le salaire minimum est le plus bas au niveau maghrébin, verront ce qui reste de leurs bourses saigner davantage. Et pour couronner le tout, la rentrée scolaire est à notre porte, avec tout ce qui va avec comme frais. Donc, trois évènements qui coïncident en l’espace deux mois. Cet état de fait, au demeurant lamentable et intenable, mettra certainement à genoux nos co-citoyens. D’ailleurs depuis le début du mois sacré, des scènes de supplice et de mendicité, qu’on croyait bannies compte tenu des promesses et panoplies de mesures prises par les pouvoirs publics, sont devenues légion dans l’Algérie de 2013. Mais, devant la dégradation du pouvoir d’achat des Algériens, ces scènes sont devenues d’une affligeante banalité, dirions-nous ! Il suffit pour s’en convaincre de parcourir les marchés et points de vente de nos villes et villages pour croiser ces silhouettes caractéristiques de mendiants en quête de la moindre âme bienfaitrice. Que fait alors le gouvernement ? Faut-il se réjouir des millions de couffins distribués par le département de la solidarité ? Les «insignifiantes» augmentations de salaire des travailleurs remédieront-elles à cette situation ? Pas si sûr compte tenu de l’inflation qui les a déjà absorbées. Car, dans l’Algérie d’aujourd’hui, laisser les commerçants, sans foi ni loi, imposer leur diktat renseigne à quel point notre mode de gouvernance et de gestion est archaïque et défaillant. Ne pas pouvoir s’offrir aisément un kilogramme de pomme ou de viande congelée (la viande fraîche est devenue un luxe), met à nu le véritable vécu des Algériens. Voir les prix des légumes et fruits fixés à des seuils quasi-inabordables, sans la moindre et sérieuse réaction des autorités concernées, est une preuve de l’impuissance des pouvoirs publics. Et les prix ne sont pas très encourageants aux marchés de fruits et légumes : la tomate à 60 DA, les haricots verts à 90 DA, le poivron vert à 80 DA… Les dattes caracolent à 480 DA le kilo… Ces prix, qui donnent le tournis, sont malheureusement affichés, toute honte bue, par les commerçants.
En attendant que le gouvernement prenne en charge, et d’une manière définitive, cette problématique, les Algériens, dans la majorité des cas, doivent, eux aussi, chercher d’autres solutions afin de dépasser cette pénible période. Une période de plus, pour un peuple qui
a beaucoup souffert ces derniers temps.
