Faut-il tirer la sonnette d’alarme et dénoncer sur tous les toits les pénuries à Oran de certains vaccins à l’instar de celui de la coqueluche ou de la tuberculose ? C’est la question que se posent certains parents qui trouvent des difficultés à assurer convenablement la vaccination de leurs enfants contre ces maladies, qu’on croyait éradiquées, mais qui reviennent occuper les devants de la scène.
Plusieurs parents ont en effet indiqué qu’ils se baladent d’un centre de santé à un autre à la recherche de vaccins qui restent indisponibles. «J’ai visité plusieurs dispensaires et à chaque fois on me répond que le vaccin de la coqueluche et le BCG sont indisponibles à l’heure actuelle. Comment attendre et laisser mon enfant à la merci de ces maladies qui reviennent au galop», dira un père.
Le responsable d’un centre de santé de proximité, qui a tenu à garder l’anonymat pour ne pas s’attirer les foudres de guerre de sa tutelle, fera remarquer que les campagnes de vaccination contre la tuberculose et la coqueluche sont programmées et les arrivages de vaccins sont assujettis à ce programme. «Il arrive que nous manquions de produits, mais cela ne veut en aucun cas dire qu’il y a pénurie», affirme-t-il.
Ce son de cloche est battu en brèche par une autre source d’un autre centre de santé qui avoue que plusieurs parents se sont vu rabrouer aux portes de dispensaires faute de vaccins. «Les produits sont ramenés du laboratoire Pasteur d’Alger selon un programme d’approvisionnement de l’ensemble des structures de la wilaya. Il arrive souvent que ces lots n’arrivent pas à temps», dira notre source. A Oran, plus d’une centaine d’enfants sont atteints de coqueluche.
Certains sont pris en charge au niveau de l’Etablissement hospitalier spécialisé en pédiatrie de Canastel. Cette maladie est revenue occuper les devants de la scène faute d’une campagne de vaccination régulière.
C’est également le cas de la tuberculose qui a fait un bond ces derniers mois. Au service spécialisé du CHUO, on avance le chiffre de 120 malades enregistrés depuis le début de l’année.
Ces malades, dont un décédé il y a environ un mois, sont issus pour la plupart d’un milieu social défavorisé et habitent en majorité les zones rurales où les conditions d’hygiène sont parfois inexistantes. Parmi ces malades, 5% sont des enfants âgés de moins de 14 ans et 60% sont des adultes, affirment les mêmes sources qui ne manquent pas d’exprimer leur inquiétude.
Pourtant, la tuberculose est la première maladie qui a bénéficié d’un programme national d’éradication depuis 1965. Mais depuis, les avancées enregistrées ont fondu et tout doit être repensé aujourd’hui pour reprendre la main et faire reculer cette maladie, favorisée par la dégradation des conditions sociales.