Papa, dessine moi l’histoire de l’Algérie

Papa, dessine moi l’histoire de l’Algérie
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Pour les jeunes générations, il faut des repères pour s’accrocher à son identité, à sa nationalité et à ses valeurs. Il n’est pas de générations ex-nihilo qui naissent avec des convictions chevillées dans la tête, des principes vissés dans les méninges et du patriotisme éclairé et pas chauvin dans tout ce qu’on entreprend.

Chez nous, malheureusement, on n’a pas compris, ou on a trop compris l’utilité ou l’inutilité de faire connaître l’histoire à nos enfants. Posez la question à un jeune de la génération d’après indépendance sur ce qu’il sait de novembre 54 ou du 20 août 1955 et 1956 et vous serez surpris par la réponse. A quoi sont dus ces «oublis», ces omissions ? Et comment expliquer, rationnellement, la méconnaissance de son patrimoine intime, national, de l’Algérien ? On ne peut dire qu’une chose : l’école n’a pas été à la hauteur de la mission qui lui est en principe dévolue.

L’école n’enseigne pas l’Histoire du pays à nos petites têtes brunes, au contraire, elle mène un combat d’arrière-garde, de révisionnisme, et finit par tomber dans les travers moyenâgeux et abêtissants de stupidité. On apprend aux élèves comment laver un mort, de quel pied entrer aux toilettes, et comment ânonner «Kassaman» sans faire connaître l’auteur de ce texte sublime de la révolution, ni les sens de cet hymne. Comment est-il venu au monde, dans quel contexte, quand et où ? L’enfant chante d’une voix désaccordée ce qu’on lui a appris mécaniquement, machinalement, de manière plate et sans relief.

Qu’attend-on d’un élève qui ne connaît ni son histoire, ni les hymnes qui la fondent, ni les hommes qui l’ont faite, ni la portée de leurs sacrifices. En fait, enseigner l’histoire n’est pas l’enseignement des mythes fondateurs de l’Etat-nation, c’est apprendre aux élèves, ce qu’a été leur pays économiquement, culturellement, sociologiquement et humainement. L’Histoire n’étant pas une science exacte, mais à travers son apprentissage scolaire, elle produit du sens et les capacités critiques du citoyen algérien et le protège du radicalisme ambiant.