Le scrutin présidentiel était considéré comme gagné d’avance par le maréchal Abdel Fattah al-Sissi. Le faible taux de participation embarrasse les autorités au point de prolonger le scrutin d’une journenversée.
La présidentielle que l’actuel homme fort de l’Egypte, l’ex-chef de l’armée, Abdel Fattah al-Sissi est assuré de remporter, devait s’achever ce mardi. Devant le faible taux de participation, le scrutin a été prolongé d’un jour.
Reuters/Amr Abdallah Dalsh
Comme un vent de panique en Egypte. Alors que les médias ont fait assaut de flagornerie envers le candidat Abdel Fattah al-Sissi, dont les portraits sont partout dans les rues en Egypte, tout le monde s’accordait à voir dans le scrutin présidentiel des 26 et 27 mai un boulevard pour l’intronisation du maréchal à la tête du pays.
Sauf que les autorités n’avaient ps prévu le peu d’empressement des Egyptiens à se rendre dans les bureaux de vote. Après avoir donné congé aux fonctionnaires et prolongé d’une heure le vote ce mardi, le gouvernement a finalement décidé en fin d’après-midi de prolonger d’une journée la durée du scrutin.
Sms pour rappeler que l’abstention est passible d’une amende
Dans la matinée, des Egyptiens avaient reçu des sms leur rappelant que le vote est obligatoire en Egypte, et que l’abstention est passible d’une amende. Un présentateur de télévision a accusé les abstentionnistes de « soutenir les terroristes »: « Allez voter, intimait-il à ses compatriotes. Ceux qui n’y vont pas sont des traitres, des traitres, des traitres qui vendent la patrie ».
Le sauveur que l’Egypte attend…
Un fort taux de participation aurait envoyé un message à tous ceux qui à l’intérieur comme à l’extérieur du pays ont critiqué le renversement par l’armée du seul président élu démocratiquement de l’histoire de l’Egypte. A à tous ceux aussi qui dénoncent les atteintes aux droits de l’Homme par les nouvelles autorités. L’affluence aurait conforté l’image du héros national, du sauveur tant attendu des Egyptiens.
Les Frères musulmans, victimes d’une brutale répression après le renversement de l’islamiste Mohamed Morsi (plus de 1400 morts et des milliers de détenus) ainsi que les mouvements de jeunes ayant participé à la révolution de 2011, avaient appelé au boycott du scrutin.
Depuis des semaines, les médias égyptiens frappés par une véritable « sissimania » vantaient pourtant l’immense popularité du tombeur de Mohamed Morsi, censé rassurer une population avide de stabilité.
Ils étaient peu prolixes en revanche sur l’implacable répression des islamistes et des jeunes révolutionnaires, les milliers de prisonniers, les condamnations à mort d’opposants dans des procès de masse ou la pratique systématique du harcèlement sexuel des contestataires.
Des opposants se sont amusés à faire un montage vidéo montrant l’inquiétude des médias face à la faible participation.