Nombreux et enthousiastes étaient les jeunes rassemblés face à la scène de la place El Kettani à Bab El Oued dressée à l’occasion de la 2ème édition du Panaf.
Dès le début de soirée, les gens ont commencé à affluer vers ce site situé sur le front de mer, où la brise marine apporte un peu de fraîcheur vers 20h00.
Le guitariste Lotfi Attar, accompagné de ses musiciens, rejoint la scène pour régler la balance, un exercice qui a duré deux heures, suscitant l’impatience du public.
Pour calmer l’assistance, les musiciens tentent d’interpréter quelques morceaux tels que Ghoumari ou encore Til tayla, mais leur manque de conviction flagrant a fini par exaspérer les quelques familles qui ont déserté les lieux.
De plus, la scène, installée loin du public, a été entourée d’une barrière de sécurité ; la lumière aveuglante des projecteurs empêche de voir ce qui s’y passe.
Le spectacle ne commencera que vers 22h avec le groupe Ben Michael Mankhamba’s Band du Malawi.
L’ambiance est à son comble, au grand bonheur des jeunes qui squattent toute la placette, y compris les espaces verts qu’ils piétinaient allègrement.
Le public, piqué par la musique et l’atmosphère festive, renoue avec l’ambiance de stade, la seule fête qu’il connaît.
Le son purement africain du groupe se mêle aux hymnes des stades. Hamida, une jeune maman accompagnée de sa fille Houda, nous dira qu’il «faudrait penser à organiser tout cela.
Franchement, j’ai trop attendu, en vain. Le spectacle n’est même pas à la hauteur. En plus, regardez autour de vous, il n’y a que des hommes. La présence masculine est à son comble».
Certains, qui n’étaient pas au courant du programme, attendent l’arrivée du rappeur Lotfi Double Kanon.
Hélas, il ne sera pas de la partie. A sa place, les gens auront droit au groupe Oxygène au style très proche de ce dernier.
Le rap étant très populaire dans ce quartier, le groupe déchaîne les jeunes surtout qu’il fait beaucoup de reprises de Double Kanon.
Lotfi Raina raï sera le dernier à passer. Il clôturera le spectacle avec la dernière composition de Raïna raï, que Lotfi ne cesse de changer et de recomposer, ne gardant que le nom originel du groupe.
Mis à part le jeu de guitare impeccable et la performance du saxophoniste, le show de Lotfi n’a rien d’artistique.
De l’autre côté de la placette, de vieilles dames, assises dans un coin, diront qu’elles étaient «sorties prendre un bol d’air frais, mais vu qu’il y a de la musique, nous avons décidé de rester un peu, malheureusement on ne peut pas voir la scène».
Finalement, les seuls qui ont bénéficié de la soirée sont bel et bien les jeunes de Bab El Oued et des quartiers avoisinants.
Nassim, un jeune rencontré sur les lieux, nous dira que «c’est vraiment une bonne chose pour nous, une occasion de s’amuser non loin de chez soi et de découvrir».
Les soirées musicales continueront à animer la place El Kettani durant toute la durée du Festival panafricain.
On retrouve au programme de ce soir le groupes Dzaïr et Contras ainsi que la Compagnie nationale de danse chorégraphique de Côte d’Ivoire.