L’Union générale des Commerçants et artisans algériens (Ugcaa) appelle au plafonnement des prix pour mettre fin à la spéculation et à la surenchère. Conscient que l’interdiction d’importation de près de 900 produits va impacter le marché à travers d’abord des pénuries et puis une hausse des prix, le secrétaire général de l’UGCAA, a appelé à plafonner les prix afin de préserver le pouvoir d’achat des Algériens. « Le Gouvernement a interdit l’importation de près de 900 produits, ce qui va impacter le marché. Certes, nous approuvons cette décision, mais nous devons accompagner celle-ci par des mesures », a affirmé le SG de l’UGCAA, Salah Souilah en marge de la cérémonie de commémoration de la Journée nationale du commerçant du 28 janvier correspondant à la « grève historique des huit jours ».
Pour lui, il faut d’abord valoriser le produit local pour qu’il puisse remplacer le produit importé, mais aussi de plafonner les prix pour pallier à toute tentative de spéculation. « La rareté de ces produits sur le marché, une fois les stocks épuisés, va induire une hausse des produits », a-t-il appréhendé.
Pour cette raison, il dira que « le plafonnement va permettre de mieux contrôler le marché ». « Le commerçant est libre de fixer les prix qu’il veut. Il n’y a aucune loi qui l’oblige à se soumettre à un barème de prix », a-t-il rappelé.
C’est pour cette raison qu’il estime que : «Le plafonnement des prix doit être assorti d’une politique de fixation de la marge bénéficiaire des commerçants afin de permettre aux services de contrôle de détecter les infractions pour un meilleur contrôle du marché ».
Pour ce qui est de l’amélioration de la qualité du produit local, le représentant des commerçants a appelé les petites et moyennes entreprises à relever le défi en améliorant la production. Pour lui, il est impératif d’accompagner les petites et moyennes entreprises en leur donnant un « nouveau souffle » pour leur permettre de satisfaire le marché local. Interrogé, quant à la régression de l’activité commerciale, induite par la crise qui frappe en plein fouet l’Algérie depuis 2014, le SG a précisé que « le pouvoir d’achat des algériens a été lourdement impacté ».
Estimant que le SNMG actuel, qui est de l’ordre de 18.000 DA/ mois ne peut plus assurer une vie sereine aux ménages, Souilah a appelé à « augmenter » les salaires, et ce, pour améliorer l’activité commerciale. Autrement dit, l’activité commerciale est tributaire du pouvoir d’achat des Algériens.
Dans tout les cas de figures, le SG de l’Ugcaa a noté une baisse significative des prix des fruits et légumes en ce début d’année 2018, en raison de la surabondance de l’offre.
30 à 40% des commerçants ont une assurance
D’autre part, Souilah a regretté le manque de culture d’assurances chez les commerçants et artisans algériens. «L’Algérie n’a pas totalement adopté la culture de l’assurance, notamment celle des assurances des commerçants et artisans. A l’heure actuelle, la part des assurances des commerçants et artisans algériens ne représente qu’environs 30 à 40% », a-t-il déclaré à cet effet.
Qualifiant le taux des commerçants assurés de « faible », Souilah a appelé les compagnies d’assurances à améliorer la prestation de service pour attirer davantage de clients, tout en soulignant l’importance de la sensibilisation en ce domaine.
Lamia Boufassa