Pâleur et platitude s’emparent de la campagne électorale,L’urne menacée par la chkara

Pâleur et platitude s’emparent de la campagne électorale,L’urne menacée par la chkara
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La mainmise du pouvoir de l’argent sale sur cette échéance franchira-t-elle le Rubicon?

Les analystes mettent en garde contre «le danger que renferme une situation dramatique générée par une assemblée mal élue».

La campagne électorale est plombée par une platitude totale. La population ne semble emballée ni par l’affichage ni par les meetings électoraux encore moins par les speechs audio et télévisuels.

La suspicion est-elle aussi forte? Selon de nombreux analystes «le schéma ou la représentation auxquels tendent ces consultations risquent d’être un coup d’épée dans l’eau si la participation appréciable des électeurs viendrait à manquer».

Par conséquent, les mêmes analystes mettent en garde contre «le danger que renferme une pareille situation dramatique que refléterait une assemblée mal élue». A cette allure et dans un tel cas de figure certains concurrents n’auraient d’autre choix que de recourir au système D, estiment des observateurs selon lesquels «ils seraient obligés de mettre la main à la poche pour l’achat des voix».

Ainsi, du coup, la mainmise du pouvoir de l’argent sale sur cette échéance franchira-il le Rubicon après leur domination durant la phase des candidatures.

Dans ce contexte, Louisa Hanoune n’a pas manqué de mettre en garde en affirmant: «Il y a un manque de transparence dans ces élections. L’argent sale sévit et les hommes d’affaires veulent prendre en otage la future assemblée. Soyez vigilants, surveillez les urnes, protégez vos voix.»

Les partis politiques de leur côté, continuent de dénoncer la mainmise du pouvoir de l’argent sur la décision publique alors même qu’ils sont censés redorer leur blason en cette période qualifiée de «cruciale». Déjà apparu durant les scrutins précédents, ce phénomène lié à l’immixtion de l’argent dans la politique, s’est exacerbé durant la précampagne et la campagne pour les législatives du 10 mai. Si des intérêts financiers arrivent à accaparer les leviers de décision, cela ne fera que «discréditer davantage l’assemblée élue et par là toutes les institutions et l’édifice politique», commentent-ils encore.

La presse régionale paraissant à l’est du pays, a relevé un manque d’engouement visible, et ce malgré le périple dans la région de chefs de parti et ténors, tels le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, du RND Ahmed Ouyahia et du PT Louisa Hanoune.

Les panneaux d’affichage vides sont utilisés comme supports aux tags et autres inscriptions et de gribouillis, a-t-on constaté. Pour ces journaux, la désaffection à l’égard de la campagne est visible également dans les salles de meetings aux trois quarts vides pour ne pas dire totalement désertes. Certaines formations ont été contraintes de prêcher dans le désert étant donné que leurs rassemblements ont avorté.

La première semaine de cette campagne incolore et inodore est un signe que celle-ci n’arrive pas vraiment à démarrer.

Les 44 partis en lice, qui concourent, s’avèrent incapables d’attirer les masses. Certains candidats se font discrets, alors que le spectre de l’abstention, ce redoutable antagoniste, plane sur les esprits. La prépondérance de l’argent pour se placer sur les listes électorales a laissé un terrible impact sur les électeurs. Après avoir presque tout essayé on ignore comment vont procéder les partis et les autorités pour susciter l’adhésion des citoyens à leur démarche. C’est un réel embarras pour les partis et les candidats en lice de canaliser l’attention des citoyens. Même les plus convaincus trouvent en face d’eux ce mur de Berlin fait de diabolisation à l’égard du politique induit par la dépolitisation du citoyen, déconnecté du fait politique. D’aucuns admettent que la politique a été ramenée à sa portion congrue pour ne pas dire à son plus bas niveau. Dès lors, affirment les observateurs, il faudra du temps pour réhabiliter l’intérêt des Algériens à la chose politique. Même la tentative de créer une bipolarisation avec les islamistes et les nationalistes n’a pas passionné grand monde. Le peu de ce qu’il en reste est emporté par les pénuries, l’envolée des prix des produits de large consommation et l’érosion du pouvoir d’achat et notamment les disparités sociales dont le fossé se creuse de plus en plus.