Abbas a remis en cause un protocole économique «injuste» avec Israël et s’est engagé à relancer le dialogue avec le Hamas.
Mahmoud Abbas a réitéré sa demande de gel de la colonisation israélienne et de négociations basées sur les lignes de juin 1967 en réponse à un appel du Quartette pour le Proche-Orient (ONU, Etats-Unis, UE et Russie) à la reprise des pourparlers de paix.
«Nous voulons amender l’accord économique de Paris entre l’OLP et Israël, car il n’est pas juste. Il contient des restrictions qui affectent l’économie palestinienne et entravent son développement», a déclaré le président palestinien. «L’accord de Paris ne permet pas aux Palestiniens de promouvoir leur économie», a déploré Mahmoud Abbas.
Signé le 29 avril 1994 à Paris, après les accords d’autonomie d’Oslo en 1993, ce «protocole sur les relations économiques entre Israël et l’Organisation de libération de la Palestine (OLP)» accorde une liberté économique limitée aux Palestiniens.
Cet accord de Paris prévoit la rétrocession par Israël de ces taxes, qui représentent deux tiers des recettes budgétaires de l’Autorité palestinienne, une clause dont le gouvernement de Benjamin Netanyahu menace de se servir pour faire pression sur l’Autorité palestinienne dirigée par Abbas.
Le président de l’Autorité palestinienne et chef de l’OLP s’est en outre engagé à ouvrir dans une prochaine étape, «un dialogue approfondi» avec le Hamas. Ce dernier a désapprouvé la requête de Mahmoud Abbas devant l’ONU et a jugé son discours «sans substance».
«Certains responsables du Hamas se sont opposés à la démarche de la direction palestinienne et ont émis des réserves, mais dans l’ensemble, j’ai reçu des soutiens au sein de dirigeants de ce mouvement», a-t-il assuré.
«Nous évoquerons avec le Hamas la réconciliation, mais aussi les perspectives du mouvement palestinien», a dit Abbas.
Le dirigeant palestinien a, par ailleurs, indiqué que la dernière offre du Quartette pour le Proche-Orient sera étudiée par la direction palestinienne et qu’il n’avait, à ce stade, aucun commentaire à faire.
«Toutes les propositions politiques seront étudiées, nous n’en ignorerons aucune», a promis Abbas.
Le Quartette a proposé aux Israéliens et aux Palestiniens de reprendre des négociations de paix avec comme objectif d’aboutir à un accord final à la fin de 2012.
Les deux parties se rencontreraient une première fois dans un mois pour établir «un calendrier et une méthode de négociations», selon cette déclaration publiée moins de quatre heures après le dépôt d’une demande d’adhésion d’un Etat de Palestine à l’ONU.
L’engagement d’aboutir à un accord définitif à la fin de 2012 «au plus tard» serait pris lors de cette même réunion «préparatoire», selon le texte de la déclaration de l’ONU.
Israël a dit, pour sa part, «étudier» cette proposition du Quartette, a indiqué vendredi dernier un responsable israélien.
Le calendrier de négociations avancé par le Quartette pour parvenir à un accord de paix israélo-palestinien avant la fin de 2012 «n’est pas sacré, a estimé de son côté le vice-ministre israélien des Affaires étrangères.