Des querelles ont éclaté mercredi, au deuxième jour du Congrès du Fatah , parti du président palestinien Mahmoud Abbas, entre sa direction et des délégués réclamant des rapports sur la gestion du mouvement.
Des centaines de délégués ont protesté contre l’absence de bilans administratif et financier sur la gestion du Fatah depuis son dernier Congrès, en 1989.
Ils ont rejeté les explications des instances dirigeantes du parti, le Comité central et le Conseil révolutionnaire, selon lesquels le discours prononcé mardi par Mahmoud Abbas, à l’ouverture du Congrès à Bethléem, en Cisjordanie, faisait office de bilan de la gestion du Fatah lors des 20 dernières années.
Les délégués mécontents ont interrompu une allocution du numéro deux du Comité central, Ahmad Ghneim, qui, furieux, a quitté la tribune.
Cet incident a nécessité la venue dans la salle de Mahmoud Abbas, qui n’assistait pas aux débats, pour tenter de les apaiser.
« Je reconnais que nous avons commis des erreurs, même des péchés, mais rendre des comptes doit se faire lors des réunions de commissions et non à travers des interventions anarchiques », leur a-t-il dit.
Mais Mahmoud Abbas a, lui aussi, été interrompu par des délégués. Le service de l’ordre est alors brièvement intervenu.
Ce congrès doit permettre de renouveler la direction d’un parti miné par les divisions.
Quelque 2.300 délégués doivent renouveler le Comité central et le Conseil révolutionnaire, principales instances du Fatah, et adopter un nouveau programme politique.
Le Fatah, qui exerçait jusqu’alors un contrôle sans partage sur l’Autorité palestinienne, a été battu en 2006 aux élections par le Hamas, avant d’être violemment délogé par le mouvement islamiste, 18 mois plus tard, par la force de la bande de Gaza.