Palestine – Israël : devant l’échec des négociations Et si l’Autorité palestinienne était dissoute ?

Palestine – Israël : devant l’échec des négociations Et si l’Autorité palestinienne était dissoute ?

Les Palestiniens n’excluent pas de dissoudre l’Autorité palestinienne en cas d’échec des négociations avec Israël; alors que le processus de paix semble moribond.

Les négociateurs palestiniens ont fait savoir au médiateur américain Martin Indyk que les Palestiniens pourraient décider de démanteler l’Autorité dirigée par le président Mahmoud Abbas afin de faire porter à Israël la responsabilité de la gestion de leur territoire en tant que puissance occupante, a averti, hier, un haut responsable palestinien. «Les Palestiniens ont informé Indyk que si l’intransigeance israélienne continue, ils auront plusieurs options», a expliqué à l’AFP le responsable palestinien sous le couvert de l’anonymat.

«D’abord, il y a l’option de rendre les clés de l’Autorité aux Nations unies afin qu’elles prennent en charge le peuple palestinien et l’Etat de Palestine, qui est sous occupation — ou bien qu’Israël assume à nouveau l’entière responsabilité de son occupation», a-t-il souligné. L’Autorité du président Abbas, soutenue par la communauté internationale, est confrontée en permanence à d’importantes difficultés financières et dépend, pour survivre, de l’aide étrangère. Les Palestiniens ont déjà évoqué la possibilité de dissoudre l’Autorité, créée à la suite des Accords d’Oslo (1993) pour administrer les zones autonomes des Territoires, mais c’est la première fois que la menace est brandie depuis la reprise des pourparlers de paix israélo-palestiniens sous l’égide du secrétaire d’Etat américain John Kerry en juillet dernier.

Ces négociations sont complètement bloquées et l’initiative de M. Kerry apparaît de plus en plus compromise. Une importante réunion du Conseil central de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) est prévue le week-end prochain à Ramallah afin de débattre de l’avenir du processus de paix et des diverses options sur la table en cas d’échec de l’initiative Kerry. Selon le haut responsable palestinien, l’émissaire américain Martin Indyk «n’a plus aucune nouvelle idée pour sauver les négociations».

Israéliens et Palestiniens multiplient les gestes d’hostilité depuis qu’Israël a refusé de libérer comme prévu le 29 mars, un dernier contingent de prisonniers en réclamant une prolongation des négociations de paix au-delà de l’échéance prévue du 29 avril. Les Etats-Unis tentent d’arracher un accord qui permettrait de prolonger les pourparlers au-delà de cette date butoir mais leurs efforts n’ont toujours pas abouti. Le président Abbas s’est dit disposé à prolonger les pourparlers jusqu’à la fin de l’année, comme le réclament Israël et les Etats-Unis. Mais il a exigé pour cela que le gouvernement israélien relâche, comme il s’y était engagé, le dernier groupe de détenus, qu’il gèle la colonisation et qu’il accepte de consacrer les trois premiers mois des nouvelles négociations «à une discussion sérieuse sur les frontières».

Quand Israël est touché au portefeuille

• «Si les Palestiniens concrétisent leur menace, les résultats seront désastreux. L’Autorité sera démantelée et tout son appareil sécuritaire dispersé. Ce qui obligera Israël à remplir le vide à un coût financier considérable», s’est inquiété l’influent éditorialiste israélien Nahum Barnéa.

«L’armée (israélienne) devra trouver un moyen de prendre la place de l’Autorité : établir une force de police, s’occuper de l’éducation, des services de santé, de l’eau, des égouts», a souligné le commentateur.

R. I. / Agences