Les Palestiniens attendent depuis plusieurs mois la formation d’un nouveau gouvernement dont la date a été plusieurs fois reportée en raison du conflit opposant le Fatah et le parti islamiste Hamas depuis 2007. Ce dernier exerce un pouvoir total sur la bande de Ghaza qui a connu, le 27 décembre 2008 et pendant près d’un mois, un véritable massacre des populations civiles palestiniennes de la part de l’armée israélienne. Le dernier report en date est intervenu au cours de la semaine dernière suite à la visite qu’a effectuée le président de l’Autorité palestinienne en Syrie.
Le passage du pape Benoît XVI en Cisjordanie occupée a été aussi avancé comme motif du report de la formation d’un nouveau gouvernement palestinien, par Salah Rafet, membre de l’Organisation de la libération de la Palestine (OLP), a indiqué l’APS. Mais la difficulté de trouver un terrain d’entente entre le Fatah et le Hamas autour d’un partage du pouvoir constitue l’obstacle majeur pour former un gouvernement qui poursuivra les discussions avec Israël au sujet du processus de paix dans la région. Israël refuse, pour rappel, toute négociation avec une délégation palestinienne où se trouvent des membres du Hamas. Emmenées par Mahmoud Zahar du côté du Hamas et par Zakaria Al Agha pour le Fatah, les deux délégations devraient approfondir les questions relatives à la redynamisation de l’OLP, aux élections et à la sécurité. Durant les précédentes rencontres, il a été également été convenu de «former un gouvernement d’entente nationale transitoire et provisoire» et de mettre en place «une charte d’honneur pour la réconciliation».
Il a été surtout question, durant le 4e round des négociations, de la nécessité de fixer la date des élections législatives et présidentielle et du Conseil national, le 25 janvier 2010 au plus tard. Donc, il est attendu de la rencontre d’hier au Caire, qui se déroulait sous la supervision d’Omar Souleimane, le chef des services de renseignements égyptiens, un compromis entre les deux parties pour mettre fin à un conflit qui ne favorise aucunement la construction d’un véritable Etat palestinien souverain. L’aboutissement à un accord entre ces frères ennemis est qualifié de «vital» pour la reconstruction de Ghaza, dévastée par une guerre qui a coûté la vie à plus de 1 400 Palestiniens et laissé sans toit des centaines de familles en plein hiver.
La communauté internationale a refusé de fournir son aide matérielle et financière tant que le Hamas ne veut pas reconnaître l’existence d’un Etat d’Israël et tant qu’il ne veut pas renoncer à la lutte armée. Les roquettes lancées par les militants du Hamas sur les villes israéliennes situées aux frontières avec Ghaza ont servi d’alibi à l’armée du Tsahal pour tuer des civils palestiniens désarmés, devant une indignation internationale sans précédent. Pour sa part, le principal négociateur palestinien Saëb Erakat a appelé les Etats-Unis à exercer des pressions sur Israël pour que ce dernier reconnaisse la solution de deux Etats, palestinien et israélien, rapporte encore l’APS.