Palais du Peuple : L’ultime hommage

Palais du Peuple : L’ultime hommage

Ils étaient nombreux, hier, à se recueillir pour un ultime adieu au troisième Président de la République de l’Algérie indépendante Chadli Bendjedid décédé samedi dernier à l’âge de 83 ans. Drapée de l’emblème national, la dépouille du défunt a été transférée dans l’après-midi au palais du Peuple et placée au milieu d’une grande salle afin de permettre aux hauts responsables de l’Etat, aux membres du gouvernement, des corps constitués, aux personnalités historiques et politiques, au corps diplomatique et à la population de se recueillir à sa mémoire.

L’occasion pour ceux qui l’ont connu ou côtoyé de près, ou tout simplement admiré, de témoigner une dernière fois respect, reconnaissance et gratitude au défunt qui a été à l’origine de la démocratisation des institutions algériennes, notamment par la promulgation d’une constitution pluraliste en février 1989.

Le Président de la République Abdelaziz Bouteflika, qui a adressé le jour-même du décès de l’ex-Président un message officiel au peuple et qui a présenté ses condoléances à la famille du défunt, a été le premier à venir se recueillir devant la dépouille du  «moudjahid courageux et du nationaliste authentique», qui sera enterré aujourd’hui dans le Carré des Martyrs, au cimetière d’El-Alia, à Alger.

Abdelaziz Bouteflika a procédé par la suite à la signature du registre de condoléances mis à la disposition de ceux qui voulaient rendre un dernier hommage, écrit, au défunt. Dans son message, le Premier magistrat du pays s’est exprimé sur les mérites de Chadli Bendjedid et son parcours durant la guerre de Libération nationale et au lendemain de l’indépendance de l’Algérie.

Il a fait état de son «profond chagrin» suite à la perte du moudjahid Chadli Bendjedid, un dirigeant symbole, qui a de tout temps été à l’avant-garde de la lutte pour la dignité et la fierté de l’Algérie. Le Chef de l’Etat a prié Dieu le Tout-Puissant de «récompenser, ce grand homme et l’accueillir en Son vaste paradis aux côtés de ceux qu’Il a comblés de Ses bienfaits et entourés de Sa grâce éternelle».

Toujours en cette douloureuse circonstance, les membres du gouvernement et les hauts responsables de l’Etat ont rendu à leur tour un dernier hommage à ce grand nationaliste, tout en présentant aux membres de la famille du défunt présents dans la salle, leurs sincères condoléances.

Ils ont été suivis par les représentants des différentes formations politiques et organisations nationales qui ont exprimé, par ailleurs, leur profonde consternation, priant Dieu le Tout-Puissant d’accorder au défunt Sa sainte miséricorde,  de l’accueillir en Son vaste paradis et d’assister les siens.

Étaient présents sur ce lieu hautement symbolique, des figures du mouvement national, des moudjahidine, dont certains ont connu le défunt, des personnalités politiques et du monde de l’art et de la culture, ainsi que des citoyens anonymes qui ont afflué vers le palais du Peuple juste après le départ du Président de la République. «C’est un homme qui a marqué l’histoire avec sa sagesse et son ouverture à la démocratie.» C’était la phrase qui revenait sur toutes les lèvres.

Un peu plus loin, un groupe de moudjahidine, venus se recueillir à la mémoire de leur compagnon d’armes, qualifie le défunt de «sage et compétent qui s’est sacrifié pour l’Algérie». Un moudjahid lance dans notre direction : «L’Algérie est fière de ses hommes, et Chadli est l’un des principaux leaders de la Révolution armée, tout comme Ben Bella, Boudiaf et Boumediene.»

De nombreux citoyens de tout âge sont venus de différentes communes et wilayas pour rendre, chacun à sa manière, un dernier hommage au troisième Président de l’Algérie indépendante. Des familles, de groupes de jeunes, des étudiants, des femmes âgées et moins âgées ont investi le palais du Peuple pour lire El-Fatiha à la mémoire du premier initiateur du pluralisme.

Sarah SOFI