Revirement inattendu à la Cour suprême du Pakistan. Cette dernière, suspendant un précédent jugement pris il y a trois mois, a autorisé mardi 26 mai l’ancien premier ministre Nawaz Sharif (1990-1993, 1997-1999) à se présenter à n’importe quelle élection, a annoncé son avocat, Ashtar Ausaf, lors d’une conférence de presse à Islamabad.
Le 25 février, la même Cour avait pourtant maintenu l’interdiction pesant sur M. Sharif de se présenter à un scrutin, ce qui avait provoqué de vastes manifestations, en particulier de la part des opposants à l’actuel gouvernement du président Asif Ali Zardari.
Sur le plan politique, cette volte-face est de bon augure pour M. Sharif, le politicien le plus en vue du Pakistan selon de récents sondages, qui pourra, de fait, se présenter au poste de premier ministre lors des élections législatives de 2013, à condition toutefois qu’un amendement à la Constitution soit adopté. En effet, à ce jour, aucun premier ministre ne peut occuper plus de deux fois ce poste.
Chef du premier parti d’opposition, la Ligue musulmane du Pakistan-Nawaz (PML-N), M. Sharif était inéligible depuis son retour au Pakistan, en novembre 2007, après sept années d’exil. Il avait quitté le Pakistan en 1999 pour échapper à une condamnation à la prison à vie émise par la justice pour détournements de fonds et trahison sous le régime du général putschiste d’alors, Pervez Musharraf.