Pakistan : Attentat contre un poste de police à Lahore

Pakistan : Attentat contre un poste de police à Lahore

Entre 16 et 30 personnes ont été tuées et des centaines blessées mercredi, dans la deuxième ville du pays. C’est la troisième attaque attribuée à des islamistes en trois mois, à Lahore.

Le bras de fer entre islamistes et militaires ne cesse de faire des victimes au Pakistan. Alors que l’armée tente «d’éliminer les talibans» qui ont fait main basse depuis deux ans sur la vallée de Swat, un attentat-suicide a visé mercredi le quartier général de la police, de Lahore, au nord-est du pays.

Au beau milieu de la matinée et en plein centre de cette ville tentaculaire de près de 10 millions d’habitants, au moins cinq hommes armés de fusils d’assaut et de grenades ont tenté de forcer le barrage à l’entrée d’un complexe d’immeubles de la police et des services secrets. N’y parvenant pas, deux d’entre eux ont fait sauter leur voiture bourrée d’explosifs depuis la route.

La police considère que le pire a été évité, même si elle avance un bilan déjà très lourd, avec 16 et 30 morts, selon les sources, et près de 300 blessés à des degrés divers.

Même s’il n’y a encore aucune revendication, le ministre pakistanais de l’Intérieur a immédiatement fait le lien entre l’attentat-suicide et l’opération d’envergure lancée le 26 avril dans le nord-ouest du pays. Dès le début de l’annonce de cette opération, les combattants islamistes ont en effet promis de se venger «partout dans le pays».

Les menaces se multiplient

Les menaces de ce type sont légion depuis que les talibans pakistanais, et Oussama ben Laden lui-même, ont déclaré le «djihad», la guerre sainte, à Islamabad pour son soutien à la lutte anti-terroriste menée par les Etats-Unis.

L’attaque de mercredi est la troisième d’envergure en trois mois dans la capitale du Penjab et deuxième ville du pays.

Le 30 mars, sept élèves-policiers et un civil ont été tués dans l’attaque d’une école de police par un commando armé de fusils d’assaut, grenades et vestes bourrées d’explosifs. Elle avait été revendiquée par les talibans pakistanais, qui avaient juré de multiplier ce genre d’attaques dans tout le pays.

Le 3 mars, des hommes armés avaient tendu une embuscade au bus transportant l’équipe nationale sri-lankaise de cricket en tournée à Lahore, tuant huit Pakistanais, des policiers pour la plupart, et blessant plusieurs joueurs.

Les zones tribales du nord-ouest, frontalières avec l’Afghanistan, sont devenues le bastion de ces combattants islamistes pakistanais, qui y ont aidé al-Qaida à reconstituer ses forces et les talibans afghans à établir des bases arrière.

Mais depuis deux ans, ils ont pris le contrôle de la vallée de la Swat, surnommée la «petite Suisse» à une centaine de km seulement d’Islamabad, déclenchant une vague d’inquiétude dans le monde et d’intenses pressions de Washington pour enrayer cette progression.