Paiement électronique des factures : l’Algérienne des Eaux accélère sa transformation numérique

Paiement électronique des factures : l’Algérienne des Eaux accélère sa transformation numérique

La numérisation des services publics progresse en Algérie. Le secteur des ressources en eau vient de franchir une étape clé en matière de digitalisation et de facilitation du paiement des factures.

Le ministère des Ressources en eau a signé ce samedi, au Club de l’Armée, cinq accords de partenariat avec plusieurs institutions publiques dans le cadre de la modernisation des services liés à la gestion de l’eau. Cette démarche, pilotée par le ministre Taha Derbal, vise à concrétiser les directives du président de la République portant sur l’amélioration de la qualité des prestations publiques.

Ces accords incluent des partenariats entre l’Algérienne des Eaux (ADE), gestionnaire du service de distribution d’eau dans 58 wilayas, et diverses entités telles que la Banque de l’Agriculture et du Développement Rural (BADR), l’Agence nationale d’appui au développement de l’entrepreneuriat (ADEA), ainsi que l’Université Houari Boumediene des Sciences et Technologies (USTHB). Une convention a également été signée avec l’opérateur mobile Djezzy pour profiter de ses applications numériques.

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Parmi les principales innovations annoncées : la mise en place d’un système de paiement électronique accessible via l’application My Badr, réservée pour le moment aux clients de la BADR détenteurs de cartes interbancaires. Ce dispositif devrait être étendu à d’autres banques dans un futur proche. En parallèle, la gestion des services de l’eau dans les nouvelles cités sera transférée de “Gest Immo” vers l’ADE, via une convention avec l’agence « ADEA », dans un souci d’efficacité et de proximité.

Des dettes colossales freinent les ambitions : plus de 6600 milliards de centimes impayés

La modernisation du secteur de l’eau intervient dans un contexte économique tendu pour l’Algérienne des Eaux, confrontée à un volume alarmant d’impayés.

Selon Salah Eddine Cherit, directeur des clients et de la communication à l’ADE, les dettes accumulées auprès des usagers ont atteint un niveau critique, dépassant les 6 600 milliards de centimes. Plus de 40 milliards de dinars sont dus par les ménages algériens, tandis que le reste provient d’institutions et d’administrations publiques. Cette situation, explique-t-il, résulte d’un cumul depuis la pandémie de Covid-19, période durant laquelle de nombreux citoyens ont été confrontés à des difficultés financières.

Face à cette réalité, l’ADE mise désormais sur la sensibilisation plutôt que sur des mesures coercitives pour inciter les clients à s’acquitter de leurs factures. « Nous privilégions l’approche pédagogique et la conscience citoyenne », affirme Cherit, tout en soulignant l’importance du nouveau cadre de partenariat pour faciliter les paiements.

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La généralisation du paiement électronique et l’intégration d’outils numériques via des applications mobiles visent ainsi à rendre les transactions plus accessibles, sécurisées et efficaces. Mais pour que cette transition porte ses fruits, la réussite dépendra aussi d’un changement de comportement chez les usagers, appelés à adopter ces nouveaux moyens dans une logique de responsabilité collective.