Face à la crise financière, les dépenses publiques ont atteint un niveau intolérable. Qu’il s’agisse de rationaliser ou d’optimiser, l’Algérie dépense deux fois plus pour avoir des résultats et préserver la paix sociale. Mais le pays pourra-t-il maintenir ce cap ?
Une question qui inquiète de plus en plus la société civile. Des voix se sont même levées pour alerter sur la situation actuelle qui pourrait s’aggraver au point où le gouvernement ne serait plus capable de verser les salaires des fonctionnaires. Une rumeur que le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El Ghazi, réfute catégoriquement : «Je démens cette information sans fondement qui n’a pour but que de semer la zizanie au sein des fonctionnaires et des citoyens de la classe moyenne», a-t-il lancé, hier à Alger, lors d’un point de presse tenu en marge de la rencontre nationale des directeurs de l’emploi des wilayas.
Le ministre n’a pas seulement démenti la rumeur mais il a assuré que quoi qu’il arrive le salaire des employés ne sera jamais touché. «Il est vrai que nous sommes en crise, mais pas au point où nous ne pouvons pas payer nos salariés», a-t-il encore avancé. Sur le gel de recrutement, le ministre a tenu à éclaircir les choses : «Ce gel concerne seulement les postes de travail dans la Fonction publique. Le recrutement dans le secteur économique restera toujours ouvert» a-t-il dit. Par secteur économique, El Ghazi entend l’industrie, l’agriculture et les travaux publics. Il a, dans ce sens, mis l’accent sur l’importance d’ouvrir de nouvelles sessions de formation professionnelle afin de qualifier les jeunes dans ce type de créneau important pour la diversification économique. Abordant le dispositif de soutien à l’emploi des jeunes, notamment l’Ansej et Cnac, l’intervenant réaffirme que la crise économique n’aura aucun impact sur ces dispositifs bien au contraire : «Le gouvernement mise sur ces mécanismes pour relancer l’économie nationale et créer des richesses», a-t-il dit. D’autant que plusieurs micro-entreprises ont été créées dans le cadre de l’Ansej/Cnac et elles sont parvenues à ouvrir de nombreux postes d’emploi.
Dans ce contexte, le même responsable avance des chiffres satisfaisants. «139 000 chômeurs ont été recrutés entre septembre 2015 et avril 2016, soit une réduction du taux de chômage de 1,3%» a-t-il précisé. Interpellé sur la grève que prépare l’intersyndicale pour protester contre l’annulation du départ à la retraite anticipée, El Ghazi n’a omis aucun commentaire. Il s’est contenté de rappeler que les inspections de travail contrôleront les mouvements de grèves et présenteront leurs rapports.

Le code du travail n’est pas à l’ordre du jour
Sur le rôle des syndicats autonomes non-affiliés à l’Ugta par apport au reste des syndicats agréés, le ministre affirme qu’ils n’ont jamais été marginalisés. «Les syndicats autonomes sont des partenaires sociaux à part entière et ont toujours été consultés lorsqu’il s’agit des questions sensibles à leur secteur», a-t-il dit. Sur la nouvelle loi de la retraite, le ministre indique qu’il n’y a aucun texte constitutionnel qui nous oblige à consulter les syndicats avant l’adoption d’une loi. L’annulation du départ à la retraite anticipée est nécessaire, selon lui, pour préserver l’équilibre de la CNR. D’autre part, le ministre souligne que le code du travail n’est pas à l’ordre du jour contrairement à ce qu’affirment certains syndicats. «Nous n’avons encore rien préparé. Ce code nécessite un travail de longue haleine avec la participation de tous les partenaires sociaux et pour le moment nous n’avons encore rien fait» a-t-il insisté.
L’Ansej récupère 6 milliards de créances
Le directeur général de l’Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes (Ansej), Mourad Zemali, a assuré, hier, que son département se porte très bien financièrement.
Il avance comme preuve le montant de recouvrement des créances qui a atteint les 6 milliards de DA durant les 10 premiers mois de l’année en cours. «Ce qui a permis à l’Ansej de financer 4 800 projets sans avoir recours au Trésor public», a-t-il précisé en marge de la rencontre nationale des directeurs de l’emploi des wilayas. Sur le gel de 65 activités annoncé par la direction de l’Ansej de la wilaya de Béjaïa, M. Zemali affirme qu’il ne concerne pas les activités sur tout le territoire national mais uniquement au niveau de Béjaïa, contrairement à ce qui a été rapporté par certains médias.