La décision imposant le recours exclusif au paiement bancaire dans les transactions immobilières commence à bouleverser le marché. Depuis sa mise en application, la majorité des ventes se réalisent via des virements, mettant un sérieux coup d’arrêt à la spéculation nourrie par le cash. La Fédération nationale des agences immobilières salue cette mesure, qu’elle considère comme une avancée majeure dans la lutte contre le marché noir.
Elle plaide pour l’extension du dispositif de lutte contre la spéculation, actuellement centré sur les produits de première nécessité et les véhicules, au secteur de l’immobilier. Selon son président, la multiplication des projets de logements (notamment le lancement d’ »AADL 3 » et l’accélération des programmes sociaux et ruraux) va mécaniquement rééquilibrer l’offre et la demande, contribuant ainsi à une baisse attendue des prix dans les prochains mois.
Des mesures pour encadrer le marché et alléger l’accès à la propriété
Dans un contexte marqué par une flambée injustifiée des prix, la Fédération propose plusieurs solutions concrètes. Elle recommande notamment l’octroi de crédits bancaires à taux réduits et aux conditions plus souples, afin de décourager le recours au marché parallèle.
Le responsable insiste également sur l’importance de créer de nouveaux produits bancaires adaptés à tous les profils : des crédits à court terme pour couvrir les loyers ou les travaux, et des prêts à moyen ou long terme pour l’achat ou la construction de logements. Il appelle également à intégrer les financements islamiques dans l’offre bancaire immobilière, afin de toucher une frange de la population encore réticente aux prêts classiques.
Ces mesures permettraient de dynamiser l’investissement dans le logement tout en régulant efficacement le marché.
Encadrement des prix et lutte contre les intermédiaires illégaux
Autre levier essentiel évoqué : la régulation des prix via des référentiels officiels. Le ministère des Finances, à travers la Direction générale des impôts, a publié un guide national des valeurs commerciales des biens immobiliers, accessible en ligne. Ce document fixe des fourchettes de prix par commune et selon l’usage du bien (résidentiel, locatif ou commercial), permettant ainsi d’éviter les surévaluations arbitraires.
Le responsable alerte toutefois sur un autre fléau : les « samsars» ou courtiers non agréés, responsables de hausses artificielles des prix, surtout dans les grandes villes. Il appelle à renforcer les contrôles et à interdire les pratiques illégales en criminalisant la spéculation et la médiation non encadrée. Pour lui, seule une combinaison de volonté politique, de lois fermes et d’une coordination entre les acteurs du secteur permettra de maîtriser durablement les prix de l’immobilier en Algérie.