Pagaille au FLN,Les redresseurs contre-attaquent

Pagaille au FLN,Les redresseurs contre-attaquent
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Les partisans du secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, dont le fils de ce dernier, n’ont pas pu empêcher le Mouvement pour l’authenticité et le redressement du Front de libération nationale (FLN) de tenir sa première conférence nationale des cadres du parti après plus de huit mois d’activité.

Ainsi, les redresseurs qui ont réussi à rassembler 600 personnes, au lieu des 300 prévues dans le programme initial, ont tout préparé. Dans ce cadre, après avoir obtenu l’autorisation des services de l’Intérieur, un dispositif sécuritaire important a été déployé au niveau de Draria où a eu lieu la rencontre. Cette dernière a été marquée par une organisation solide pour éviter tout dérapage, même si un partisan de Belkhadem a réussi à entrer dans la salle de conférences mais sans toutefois perturber les redresseurs qui ont annoncé leur attachement aux réformes du Président Bouteflika tout en défendant des propositions différentes de celles de la direction du vieux parti.

Cette sortie médiatique a mis en évidence le forcing des redresseurs alors que la direction du FLN a toujours minimisé ce mouvement, sachant qu’il ne compte pas créer un nouveau parti politique mais n’écarte pas la possibilité de présenter des listes parallèles (indépendantes) lors des prochaines législatives. Ce mouvement reste une vraie énigme, notamment sur la partie qui le soutient et son avenir, d’autant que ce n’est pas la première fois que le FLN passe par une crise interne dont les plus récentes sont celles de coups d’Etat scientifiques qui ont vu le départ de Abdelhamid Mehri, puis celui de Benflis après la création du mouvement de redressement mené par Belkhadem qui se retrouve aujourd’hui confronté à des redresseurs.

Cependant, la particularité est que cette fois-ci la crise du FLN intervient au moment où on parle d’un changement politique en Algérie avec de nouveaux partis qui arrivent et une révision de la Constitution qui pourra faire basculer les équilibres existants, alors que le vieux parti veut toujours rester la première force politique. Dans le cadre des réformes, le FLN de Belkhadem n’a pas tranché sur la question des mandats présidentiels ni sur celle du système politique, et mène un forcing à l’APN pour amender plusieurs projets de loi. Du côté des redresseurs les choses semblent plus claires.

LG Algérie

Dans ce contexte, le coordinateur général du «Mouvement pour l’authenticité et le redressement», Salah Goudjil, a affirmé jeudi dernier que la priorité doit être accordée à la révision de la Constitution en vue «d’éviter la promulgation de textes conjoncturels».

Concernant les principes généraux, le mouvement soutient la consécration du principe d’alternance et la définition des prérogatives des différents pouvoirs en vue de déterminer les responsabilités et de renforcer davantage les outils de contrôle.

S’agissant du pouvoir exécutif, le mouvement plaide pour un mandat présidentiel de quatre ans reconductible une seule fois.

Il propose également que le président de la République prononce une fois par an un discours devant le Parlement et que les fonctions de président de la République et de Chef du gouvernement soient séparées l’une de l’autre à travers la définition de leurs missions.

A ce propos, le mouvement veut que la fonction de président de la République soit définie et constitutionalisée en l’érigeant en «une institution à part entière».

Pour les redresseurs du FLN, les membres du gouvernement doivent être responsables devant le président de la République et devant le Parlement. La responsabilité du Chef du gouvernement doit également être avérée devant le Parlement qui doit l’auditionner chaque semaine sur les questions de l’heure.

Il souligne également la nécessité de définir clairement les prérogatives du président de la République et celles du Chef du gouvernement concernant les nominations aux fonctions supérieures, tout en faisant obligation au pouvoir exécutif de promulguer les textes réglementaires dans les délais fixés.

Contrairement à Belkhadem, les redresseurs sont pour la démission des ministres candidats aux élections six mois avant le scrutin et la fin du nomadisme politique. Ils soutiennent également le quota des femmes proposé par le projet de loi en débat à l’APN.

Par Nacera chenafi