Pour les citoyens d’Oran, en particulier ceux aux faibles moyens budgétaires, la principale préoccupation, au quotidien, en matière d’alimentation, est surtout le prix qu’affichent les fruits et légumes, avec en tête la pomme de terre ainsi que les produits de base comme le lait, la farine, la semoule, l’huile de table, les légumes secs…, avant de penser à autre chose, tels que les fruits et surtout les viandes.
Avec les prix qu’ont connus les fruits et légumes durant le mois de Ramadhan et même par la suite durant une bonne partie du mois de septembre, il faut dire qu’il n’était pas facile de se fixer sur les viandes, vu que même la sardine et le poulet affichaient un coût exorbitant.
Alors qu’en est-il, aujourd’hui de ce côté-là ? Il n’y a pas tellement eu de changement depuis, puisque hormis le prix de la viande blanche qui a amorcé ces jours-ci une descente sur terre, après avoir atteint une hausse vertigineuse frisant les 400 Da le kilo et même plus, le poulet, ces derniers jours, est cédé autour de 200 et 220 Da le kilo.
Cependant, avec les derniers soubresauts qui secouent la filière avicole, il serait fort probable que cette accalmie ne soit éphémère puisque les aviculteurs se plaignent d’une augmentation des prix de l’aliment intervenue il y a peu de temps. En effet, le quintal de maïs et de soja serait effectivement passé de 2000 Da à 2500 Da, soit une plus-value de 500 Da, soit une augmentation de l’ordre de 25%.
Les aviculteurs pointent du doigt les importateurs qui, disent-ils, ont fixé cette hausse alors que les prix des céréales au niveau mondial n’ont pas connu, ces derniers temps, d’augmentation.
En un mot, si augmentation venait à intervenir dans les jours au marché, dans les prochains jours ou semaines, elle relève donc de la spéculation.
Concernant les viandes rouges, la chair ovine reste toujours très chère puisqu’elle est vendue entre 800 et 900 Da, selon les parties du mouton sollicitées, et parfois même, à certains moments, son coût frise les 1000 Da.
Le foie, quant à lui, est rarement proposé au dessous de 1200 Da le kilo. Même les abats, à commencer par le fameux «bouzellouf», qui est cédé aux environs de 350 Da sans cervelle, et 450 Da avec cervelle (tête et pattes réunies), alors que la «douara», avec tout ce qui va avec, nécessaires pour la préparation du succulent «osbane», on la retrouve autour de 250 Da. Quant au «gharnouk», c’est-à-dire l’ensemble des abats du mouton, son coût oscille autour 2500 Da et plus.
Pour la viande bovine locale, elle se négocie entre 1100 et 1200 Da, toujours selon les parties commandées, dites tout venant ou nobles. Mais c’est surtout la viande bovine importée qui est la plus demandée par les clients, en raison de son prix, nettement plus abordable que le prix de celle produite au niveau national, mais aussi pour son goût qui reste dans l’ensemble satisfaisant.
Là, le coût au kilogramme se situe généralement entre 450 et 650 Da suivant la qualité du morceau choisi.
Mais, il y a comme un hic en ce qui concerne la viande importée d’Inde, que les gens ont commencé à apprécier pour sa qualité et sa saveur, puisque le prix au kilo est monté en flèche pour des raisons que les consommateurs n’arrivent pas à comprendre, alors même qu’il avait été fixé par les services de l’Etat habilités dans le domaine, autour de 400 à 550 Da, alors qu’on ne le retrouve que très rarement au dessous des 650 Da le kilo.
Toutefois, cette viande reste très prisée par les citoyens d’Oran qui s’y sont habitués et qui n’ont également pas le choix tant que la production locale demeurera encore hors de portée des ménages à faibles ou moyens revenus.
Et puis, il y a le poisson, avec la sardine dont le prix du kilogramme oscille autour de 300 Da, avec des variations instables qui descendent rarement au dessous des 200 Da. Même l’anchois, le maquereau, la bogue, la latcha, le poulpe, le boqueron, la dorade…, soit le poisson devant être, en principe, le plus abordable au niveau des achats, ne l’est plus.
Là aussi, les gens ont de plus en plus recours au poisson surgelé, lui aussi importé et qui, depuis plusieurs années déjà, garnit les repas d’une bonne majorité de consommateurs.
Tout compte fait, dans le secteur de la pêche, chez nous, la loi de l’offre et de la demande ne semble pas avoir raison d’exister puisque les Oranais semblent avoir perdu, et ce depuis belle lurette, la notion de bas prix, rabais, décroissance, etc., qui leur permettent de savourer, de temps à autre, un peu de poisson qui, semblerait-il, «se ferait désirer» tout au long du millier de kilomètres que constituent nos côtes.
B.B. Ahmed