Ouyahia tient aujourd’hui un conseil interministériel,Pouvoir d’achat et hausse des prix en question

Ouyahia tient aujourd’hui un conseil interministériel,Pouvoir d’achat et hausse des prix en question
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Le gouvernement veut un premier bilan sur les dégâts causés par les émeutes et un rapport sur l’application des mesures prises et leurs conséquences sur les prix du sucre et de l’huile.

Après avoir tenu samedi dernier un Conseil interministériel suite auquel des mesures immédiates ont été prises pour la baisse des prix du sucre et de l’huile après une flambée brutale qui a causé une série d’émeutes à travers le pays, le Premier ministre Ahmed Ouyahia tiendra aujourd’hui sa deuxième réunion qui regroupera les ministres de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, du Commerce, Mustapha Benbada et des Finances.

Ainsi, le gouvernement veut un premier bilan sur les dégâts causés par les émeutes et un rapport sur l’application des mesures prises et leurs conséquences sur les prix du sucre et de l’huile. Selon des sources bien informées, il est attendu que Benbada présente également un bilan sur l’application des mesures du gouvernement, sachant que la guerre des prix du sucre et de l’huile a déjà commencé puisqu’il a été constaté la vente de sucre et d’huile à des prix en dessous du seuil fixé par le gouvernement. Le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, avait pourtant appelé dimanche dernier «les grossistes à respecter les prix fixés par l’Etat à 90 dinars pour le kg de sucre et à 600 dinars pour le bidon de 5 litres d’huile». Ainsi, dans quelques superettes, un bidon de 5 litres d’huile est cédé à 495 DA et dans d’autres à 550 DA et jusqu’à 690 DA.

Toutefois, la question du pouvoir d’achat des Algériens et le phénomène de la flambée des prix des produits de large consommation sera également abordée en ce conseil interministériel. Deux questions qui restent un vrai défi pour l’exécutif. En outre, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, a annoncé hier à «TSA» qu’un conseil interministériel sera tenu ce jeudi «pour établir le bilan des émeutes». A ce propos, il a déclaré : «Nous n’avons pas encore fait le bilan des dégâts. Cela nécessite du temps, en raison de leur importance. Notre secteur n’est pas le seul à être touché par les émeutes, d’autres secteurs comme l’Energie, notamment les installations appartenant à Sonatrach et Sonelgaz, ont été touchés ainsi que des entreprises publiques et privées». Selon la même source, «un bilan des dégâts occasionnés par les émeutes devrait être établi lors de ce conseil interministériel auquel participeront notamment les ministres de l’Intérieur, du Commerce et des Finances». Cependant, les services de l’Intérieur et des Collectivités locales, notamment les walis, n’auraient pas finalisé leurs rapports concernant les dégâts enregistrés et causés par les dernières émeutes qui ont secoués l’Algérie, a-t-on appris de sources bien informées. Par ailleurs, selon le ministre de l’Intérieur, le conseil interministériel qui se tiendra aujourd’hui sera consacré à l’étude «des nouveaux textes de loi et l’application des mesures relatives au dédommagement des commerçants de gros, après la décision du gouvernement de plafonner les prix du sucre et de l’huile».

Il faut savoir qu’avec ses dernières émeutes la facture de l’Etat en matière de dépenses va s’alourdir à cause, notamment, «de la reconstruction et l’équipement des établissement publics touchés par les actes de vandalisme». L’Etat aura également à sa charge la subvention de huit mois des prix du sucre et de l’huile. Dans ce cadre, le conseiller du ministre du Commerce chargé de la communication, Farouk Tifour, a déclaré mardi dernier à l’APS que «l’intervention immédiate de l’Etat pour faire baisser les prix des stocks du sucre et des huiles alimentaires déjà en circuit doit coûter environ 3 milliards de dinars (30 millions d’euros) au Trésor public alors que les exonérations douanières et fiscales, visibles dès la mi-février, vont engendrer pour l’Etat un manque à gagner de quelque 23 milliards de DA (230 millions d’euros)».

En tout cas, les dernières mesures prises par le gouvernement profitent en premier lieu aux opérateurs, mêmes ci celles-ci ont assuré un «calme social» dont on ne connaît pas la durée, en l’absence d’une politique à long terme qui imposera des limites aux spéculateurs, mettra fin au monopole et libéralisera le marché.

Par Nacera Chenafi