Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a défendu fermement l’Armée nationale populaire (ANP) en critiquant tous ceux qui veulent porter atteinte à sa crédibilité.
«L’armée n’est pas un corps de trafiquants, la République encore moins », a en effet déclaré, hier, Ahmed Ouyahia. Ce dernier, qui s’exprimait en marge de la cérémonie d’ouverture de la session de printemps du Conseil de la nation, répondait ainsi à Louisa Hanoune, la secrétaire générale du Parti des travailleurs, qui a récemment fait cas de l’inscription de milliers d’éléments de l’ANP sur les listes électorales communales en laissant clairement entendre que cette opération pourrait préparer le terrain à la fraude électorale. Pour Ouyahia,
qui n’a pas cité nommément Louisa Hanoune, « c’est une manière de faire de la propagande sur le dos de n’importe quoi. Je regrette qu’un parti politique s’attaque à la crédibilité de l’Etat et de l’armée au premier chef ». Et de marteler, sur un ton de dépit : « Qu’ils lisent la loi. La loi donne une période de recours et ces soldats n’ont pas pu s’enregistrer parce que le peuple algérien les a vu aller à son secours dans les neiges, aller à son secours des butanes et la kalachnikov en mains ». En somme, Ouyahia justifie le retard de cette opera tion relative à l’inscription des éléments de l’ANP dans les listes électorales par leur mobilisation pour porter assistance aux populations lors des intempéries et des fortes chutes de neige enregistrées au lois de février dernier. Une mobilisation qui a duré presque une quinzaine de jours. Le ministère de l’Intérieur s’est lui aussi expliqué sur cette affaire.
« Le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales informe qu’en raison des missions spécifiques qui échoient aux éléments de l’Armée nationale populaire, et compte tenu, notamment, de la mobilité liée à leur présence au niveau des zones sensibles, particulièrement frontalières, l’inscription de cette catégorie d’électeurs sur les listes électorales communales peut s’effectuer dans le respect des dispositions légales en vigueur », indique le communiqué rendu public avant-hier par le département de Daho Ould Kablia et dans lequel il est aussi précisé, « qu’il peut être fait application du droit de recours prévu par les dispositions de l’article 22 de la loi organique n°12-01 du 12 janvier 2012, relative au régime électoral, sous réserve, bien entendu, de la radiation préalable des intéressés des listes électorales sur lesquelles ils étaient précédemment inscrits ». Interpellé sur l’attentat de Tamanrasset ayant ciblé, avant-hier samedi, le siège du groupement de la Gendarmerie nationale à Tamanrasset, Ouyahia a appelé à la « vigilance et à la mobilisation » avant de préciser que « la lutte contre le terrorisme relève de la responsabilité de tous ».
En marge de la cérémonie d’ouverture de la session de printemps de l’APN, un peu plus tôt, Ouyahia a souligné que
« l’Algérie, peuple et gouvernement, condamne cet acte terroriste et qu’importe la dénomination de la partie qui en est à l’origine dès lors que c’est l’Algérie qui était visée ». Le Premier ministre, qui a été interrogé sur les élections législatives du 10 mai prochain et notamment sur les craintes relatives à l’abstention, a juste souligné que « le gouvernement est chargé d’organiser des élections loyales, le peuple algérien est chargé de choisir ». Il n’a pas aussi manqué de décocher des fléchettes à ceux qui ont appelé au boycott des élections législatives. « Je pense que le boycott n’est pas un programme politique et j’espère que les partis ou les personnalités défendent leurs programmes et leurs
idées ». Enfin répondant à une question sur les conséquences sur le pays des événements qui secouent des pays voisins, Ouyahia a indiqué que « la sécurisation des frontières est une opération permanente qui ne dépend pas d’un contexte particulier ».
Par : Kamal Hamed