Le RND anticipe-t-il les choses sur les élections législatives ? Oui, tenterions-nous de dire, à voir le déplacement hier puis la tenue d’une réunion à huis clos du secrétaire général du parti et Chef du gouvernement à Béjaïa.
Le premier responsable du Rassemblement national démocratique (RND) a présidé hier à l’hôtel «Les Hammadites» de Béjaïa une réunion de son bureau de wilaya, laquelle rentre dans le cadre du programme d’action élaboré par le parti lors du dernier conseil national qui fixe en point de mire les prochaines élections législatives fixées au mois de mai prochain. Ce serait d’ailleurs dans ce sens que le secrétaire général du parti se rendra dans d’autres wilayas pour tenir des réunions similaires. Il sera question, sans doute, de mobiliser les troupes pour se préparer à cette échéance que d’aucuns qualifient d’importante. Le premier responsable du RND craint-il le retour en force des islamistes ? Ses déclarations récentes affirment le contraire. Mais une élection ouverte et honnête, sans bourrage des urnes, consacrerait un bon score aux islamistes qui pourraient récidiver lors de la présidentielle de 2014 ; mais cela dépendra de la façon dont vont être abordées ces élections, le degré de confiance de la classe politique et de leur transparence. Ahmed Ouyahia, conscient de cette hypothèse, s’est même interrogé récemment sur la présence des démocrates qui sont occupés beaucoup plus à se quereller entre eux et dont certains «cherchent des postes pour conforter leur carrière personnelle». Le secrétaire général du RND veut-il aller au-devant en exhortant ses troupes à aller à la rencontre des citoyens pour leur expliquer le choix qu’ils devront faire pour garantir la sauvegarde de la république ? Ce serait l’un des thèmes à aborder lors de la campagne électorale prochaine pour avertir le peuple sur le péril islamiste si la volonté politique des dirigeants du pays est pour la tenue d’élections transparentes. En tout cas, le RND se positionne d’ores et déjà par des idées claires et veut sans doute conquérir la base citoyenne pour renforcer sa présence au sein de l’APN et se préparer à la présidentielle. Enfin, le retour du FFS en force avec une probable participation pourrait compliquer les choses au RND et même à un FLN fractionné au niveau local. Ali Laskri animera justement un meeting, aujourd’hui, à la maison de la culture de Béjaïa. Il compte renouer le contact avec les militants et sympathisants du parti pour mieux se positionner par rapport aux prochaines législatives. Le FFS est toujours hésitant pour une participation à ces échéances, tant les garanties sur leur transparence «ne sont pas vraiment données». Ali Laskri semble désigné à la tête du parti pour rassembler les militants et leur lancer un message, voire aller à la reconquête de la base populaire que le parti a perdue de vue en cours de route avec sa défection aux élections antérieures. Le FFS est-il conscient que la gestion qui a été caractérisée par une radicalisation n’a aucune valeur aux yeux des citoyens qui cherchent à survivre face à un pouvoir d’achat érodé et une bureaucratisation à la peau dure.
Hocine Cherfa