Ouyahia : les algériens doivent se remettre au travail

Ouyahia : les algériens doivent se remettre au travail

Ahmed Ouyahia estime que le salut des algériens est dans la nécessité de se remettre au travail, de réapprendre le travail, car les années d’embellie financière ont fait de nous des rentiers.

« Récemment un journal a montré la photo d’un ouvrier chinois faisant le désherbage dans une ferme privée » souligne-t-il, comme pour montrer justement le divorce entre les algériens et le travail agricole dans leur pays mais en acceptant de faire la même chose en Espagne où ils travaillent en saisonniers agricoles à ramasser des olives, à faire des vendanges.

Le patron du RND s’en prendra aussi à certains analystes qui n’ont de cesse de répéter qu’ « il faut diversifier l’économie algérienne ». Pour lui, « l’économie algérienne est diversifiée, il y a les service , il y a l’industrie, il y a l’agriculture et le pétrole qui ne représente que 30 % du total, mais, ajoute-t-il nous n’exportons actuellement que le pétrole et si les autres segments ne sont pas compétitifs dans les cinq années à venir le situation deviendra ingérable ».

Mais, insiste-t-il, « l’Algérie a encore une marge de manœuvre ». Et il profitera pour rendre un double hommage. D’abord au président Bouteflika pour sa « sage « décision de payer par anticipation la dette algérienne » qui représente aujourd’hui quelque chose comme 400 millions de dollars, un niveau somme toute dérisoire. Ensuite à la Providence pour avoir permis à l’Algérie de compter aujourd’hui sur une cagnotte qui lui permet d’amortir le choc de la baisse des prix du petrole.

Pour autant Ouyahia, didactique, explique aux algériens qu’ ils doivent accepter de faire quelques efforts pour supporter de légères nouvelles augmentation qui seront contenues dans la loi de fiance 2016. « Ou c’est comme ça, ou on épuisera nos réserves de devises et dans ce cas de figure, ce sera le retour au FMI ». Et de rappeler au bon souvenir des algériens ce qui s’est passé en 94.

« La veille, l’Algérien payait sa baguette de pain 1 dinar, le lendemain elle est passé à 10 dinars, la veille l’algérien payait son berlingot de lait 1,20 dinar, le lendemain il est passé à 20 dinars » explique-t-il en avertissant que si on va au FMI, le même scénario va se produire. Les algériens, selon lui, doivent faire l’effort d’accepter dès aujourd’hui certains sacrifices. Et c’est le rôle des partis politiques et des syndicats, revendique-t-il en appelant à « une trêve sociale ». « Dire ces vérités aux algériens ne veut pas dire critiquer ou contredire le gouvernement, bien au contraire nous sommes là pour lui apporter notre soutien au parlement et sur le terrain »