Ouyahia «L’Algérie n’est pas riche»

Ouyahia «L’Algérie n’est pas riche»

M.Ouyahia a tenu à préciser que l’illusion d’un pays riche est tombée à cause des effets de la crise économique mondiale.

Les travaux de la 13e tripartite ont débuté hier à la résidence El Mithak avec la participation d’une délégation du gouvernement conduite par le Premier ministre Ahmed Ouyahia, la Centrale syndicale et six organisations patronales.



Cependant, chacun des trois partenaires a sa vision des choses, car si l’UGTA estime obtenir plus de 2 000 DA comme augmentation du Smig, le gouvernement défend sa politique de rationalisation des dépenses pour faire face au recul des réserves de change causé par la chute des prix de pétrole, et de son côté le patronat veut une contrepartie en faveur de la PME.

En tout cas, pour l’augmentation du SNMG, les échos de la première journée parlent d’un SMIG entre 15 000 et 17 000 DA. Mais à entendre le discours prononcé par le Premier ministre Ahmed Ouyahia à l’occasion de l’ouverture des travaux de cette rencontre, il ne faut pas rêver d’une augmentation importante ou au-delà de 3 000 DA.

Ouyahia a tenu à préciser que l’illusion d’un pays riche est tombée à cause des effets de la crise économique mondiale. Il a tenu à expliquer que cette tripartite se distingue par trois données particulières. Il s’agit en premier de faire en sorte que l’Algérie parachèvera cette année un programme quinquennal qui «a mobilisé des ressources énormes et qui a fait accomplir au pays des progrès incontestables dans tous les domaines».

En second lieu, l’Algérie s’apprête à engager, dès l’année prochaine, un second programme quinquennal de développement économique et social, reflétant les engagements pris par le chef de l’Etat devant le peuple au printemps dernier, rappelant que ce programme portera sur plus de 150 milliards de dollars d’investissements publics tout en estimant que les entreprises locales vont en tirer profit.

En troisième lieu, il s’est référé à la crise économique qui a, selon lui, sérieusement réduit les recettes du pays à la suite des prix du pétrole. Dans ce contexte, il a défendu une nouvelle fois les mesures prises dans le cadre de la protection de l’économie nationale.

A ce titre, il dira qu’il fallait mettre un terme au transfert des capitaux. Il estime que ces mesures «ont été comprises par nos partenaires étrangers dont nous avons besoin, à charge pour eux de concourir au développement des capacités productives locales», avant de conclure que le gouvernement est disponible pour un «travail en commun et une volonté sincère d’améliorer le développement social et économique du pays».

Pour le Premier ministre, l’Algérie peut actuellement engager de grands programmes publics pour améliorer le bien-être de sa population, offrir des plans de charge massifs aux entreprises et améliorer les conditions des travailleurs. Cependant, selon lui, cette politique ne sera fructueuse qu’au prix de réformes à approfondir, d’un consensus plus solide autour de l’intérêt national et d’efforts pour gagner la bataille de la qualité et de la compétitivité.

Yousfi fustige l’absence de consultations et une stratégie de PME

Cette tripartite était aussi une occasion pour le patronat qui n’est pas contre l’augmentation du Smig mais réclame une vraie stratégie de la PME. Dans ce cadre, Habib Yousfi, président de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA) n’a pas manqué de fustiger l’absence de concertation avec les opérateurs économiques concernant le climat économique du pays.

A ce titre, il a ajouté : «C’est vrai, les pouvoirs publics ont les prérogatives de gérer la situation économique, cependant, ils auraient pu consulter les opérateurs économiques sur notamment les effets de la crise économique mondiale et trouver ensemble des solutions».

Pour M.Yousfi, le constat fait est qu’«il y a un manque de stratégie pour la PME», affirmant que cette tripartite doit être l’occasion d’évaluer le parcours de l’économie nationale, car selon lui, «les recettes de pétrole ne doivent plus servir à remplir l’estomac».

L’UGTA fidèle au dialogue

Du côté de la Centrale syndicale, le choix est déjà fait. Les questions économiques et sociales se régleront à travers un dialogue social. Selon la Centrale, le dialogue entre les partenaires sociaux «a servi et doit servir à approfondir la prise en charge de la solution des problèmes sociaux, à accélérer le processus de relance économique et améliorer les conditions de vie des travailleurs».

A souligner qu’en dehors du Smig, l’ordre du jour de la 13e session tripartite porte notamment sur les récents développements économiques intervenus sur la scène nationale, dont l’état de l’économie nationale face à la crise internationale, la loi de finances complémentaire pour 2009, l’appui aux entreprises locales des secteurs public et privé, ainsi que les contours du nouveau programme présidentiel quinquennal en matière d’investissement public.

Il s’agit aussi du bilan et des perspectives du dispositif de facilitation de départ à la retraite avant l’âge légal et d’examiner le dossier des allocations familiales et des mutuelles sociales.

Il est question aussi de l’ évaluation du Pacte national économique et social, notamment en ce qui concerne l’aspect lié à la concrétisation des objectifs définis par ce pacte, ainsi que la mise en œuvre de la contribution attendue des pouvoirs publics, y compris en matière de réformes du système bancaire et financier, d’assainissement de l’environnement de l’entreprise et du marché, de lutte contre les activités informelles, d’accompagnement de la promotion de la productivité et de la création d’emplois.

Nacera Chenafi