Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), M. Ahmed Ouyahia, a affirmé que la position de l’Algérie sur les évènements qui se sont déroulés en Libye découlait de son principe de base de non-ingérence dans les affaires intérieures des pays.
« Nous avons hérité de la guerre de libération nationale la fierté de la souveraineté nationale et le refus de toute ingérence dans nos affaires intérieures, principe que nous accordons aux autres », a indiqué M. Ouyahia dans un entretien au quotidien Al Khabar, publié mercredi. Commentant les informations relayées par des milieux médiatiques et politiques sur le prétendu soutien de l’Algérie aux régimes despotiques et sa position « contre » les révolutions arabes, M. Ouyahia a affirmé que les relations extérieures ne se basent ni sur les sentiments ni sur l’amitié mais sur des intérêts et des principes.
« L’Algérie n’a pas soutenu des régimes contre leurs peuples, car elle respecte les peuples et s’interdit de s’ingérer dans leurs affaires », a-t-il dit. Dans ce contexte, a-t-il rappelé que l’Algérie « traite avec les Etats et non pas avec les régimes », relevant qu’il est vrai que, pour d’autres, ce sont leurs intérêts qui les ont guidés. En outre, M. Ouyahia a déclaré que « dès lors qu’un peuple a décidé le changement il est libre de ses choix ». Cependant, a-t-il dit, « je ne suis pas d’accord avec tous ceux qui s’évertuent à nous convaincre que tout ce qui s’est passé est spontané ». Evoquant les différents commentaires sur la position de l’Algérie,
M. Ouyahia a estimé que « le temps nous a donné raison » sur ce qui s’est passé en Libye ou dans d’autres pays. Pour le premier responsable du RND, le silence observé par l’Algérie qui s’est contentée de répondre, par voie de communiqués aux invectives des frères en Libye, est motivé par sa conviction que les relations internationales requièrent du sang froid. « Le voisin reste toujours voisin », a-t-il poursuivi, notant qu’aujourd’hui, la Libye a retrouvé une « certaine » stabilité et une maîtrise de la situation. L’Algérie, a-t-il ajouté, « partenaire d’hier » de la Libye, demeure son partenaire « d’aujourd’hui et de demain ». S’agissant des frontières terrestres entre l’Algérie et le Maroc,
M. Ouyahia a soutenu qu’ »elles s’ouvriront fatalement », démentant, par la même occasion, un « quelconque lien » entretenu par l’Algérie entre l’ouverture des frontières terrestres et le dossier du Sahara occidental. Le secrétaire général du RND a également démenti l’existence de différends entre les deux pays sur la bande frontalière. « J’espère, a-t-il averti, qu’il n’y aura pas de déclarations qui viendront détruire les efforts de rapprochement entre les deux pays ».
