OUYAHIA IMPRIME UN RYTHME SOUTENU AUX DÉPUTÉS La cadence infernale

OUYAHIA IMPRIME UN RYTHME SOUTENU AUX DÉPUTÉS La cadence infernale

Sans répit, après le plan d’action du gouvernement, les députés seront appelés à débattre les amendements de la loi sur la monnaie et le crédit, celle des hydrocarbures et la loi de finances 2018.

Avec le rythme infernal que leur impose le gouvernement Ouyahia, les députés vont mouiller le burnous durant les jours à venir. Sans répit, les élus du peuple doivent débattre des amendements apportés à la loi sur la monnaie et le crédit qui dans sa nouvelle version doit sauter le verrou qui bloquait jusque-là le financement non conventionnel, Ils doivent ensuite se pencher sur les mandements de la loi sur les hydrocarbures pour permettre une attractivité du secteur pétrolier et exploiter les gaz de schiste pour enfin s’attaquer au gros morceau qu’est l’avant-projet de loi de finances 2018. Au vu de la difficile conjoncture économique que traverse le pays, les débats s’annoncent prudents même si le gouvernement s’est assuré une majorité parlementaire. Mais les députés ne feront pas pour autant l’économie des débats coriaces surtout quand il sagira des nouvelles taxes et de certaines augmentations contenues dans cette loi de finances. Si les députés de l’opposition auront toute la latitude de dénoncer et même de refuser cette mouture, tel ne sera pas le cas hélas pour les parlementaires de la majorité qui vont avaliser, la mort dans l’âme, des décisions douloureuses pour le simple citoyen. Ils auront donc du pain…noir sur la planche et surtout qu’ils doivent agir vite.

«C’est bien fait pour eux, comme ils doivent au moins justifier leurs salaires» ironise un confrère sayant pris connaissance du programme chargé des parlementaires. Ils seront appelés à travailler même le vendredi et samedi. L’examen du projet de loi sur la monnaie et le crédit, dont les débats seront entamés demain, se poursuivra jusqu’à dimanche sans interruption. Le bureau de l’APN, qui s’est réuni lundi dernier, a fixé le calendrier des plénières. «La reprise des séances plénières est prévue le jeudi 5 octobre, à travers la présentation du projet de loi complétant l’ordonnance n° 03-11 du 26 août 2003 relative à la monnaie et au crédit et son examen le jour-même, ainsi que vendredi et samedi prochains, tandis que la séance de vote est prévue dimanche 8 octobre», précise un communiqué de l’Assemblée populaire nationale. Vu le caractère urgent du projet, le gouvernement a demandé au Parlement de passer à la vitesse supérieure pour son adoption dans les plus proches délais. Son entrée en vigueur traduira le lancement officiel du financement non conventionnel. Une fois la loi passée, le gouvernement pourra soumettre le projet de loi de finances 2018 à l’APN. Le débat sur le projet de loi sur la monnaie et le crédit promet d’être houleux. La question de la planche à billets qui était au centre des interventions lors de l’examen du plan d’action du gouvernement risque d’enflammer les débats, notamment de la part des partis de l’opposition qui rejettent cette option. Ces derniers reprochent au gouvernement d’opter pour les solutions les plus faciles sans prendre en considération les conséquences sur l’avenir du pays. Depuis son annonce, l’application de la planche à billets fait craindre le pire. Des politiques comme des spécialistes et des experts mettent en garde sur les méfaits de cette décision relative au pouvoir d’achat. Le résultat ne s’est pas fait attendre. L’inflation a atteint 5,9% en provoquant une flambée vertigineuse des produits de large consommation. Une situation qui met en péril le portefeuille des Algériens, notamment les petites bourses. S’ajoute à cela la valeur du dinar qui a encore chuté face à l’euro. Deux indices qui accentuent la tension sur le front social. Les intervenants mettront sans doute l’accent sur ce climat tendu qui menace la paix sociale en ces temps de crise. L’opposition et la coalition vont, sans doute, s’échanger des tirs croisés lors des débats.