Pendant près d’une demie heure, le secrétaire général par intérim du RND qui a été plébiscité aujourd’hui par les congressistes de la région centre du pays, a abordé les sujets d’une brûlante actualité.
Mais auparavant, il défendra becs et ongles le bilan du président de la République qui commémore après-demain le deuxième anniversaire de sa réélection pour un quatrième mandat. Un bilan qu’il résumera en une phrase : « C’est une Algérie qui avance et un peuple uni derrière son président. » Car Ahmed Ouyahia estime que ce n’est pas pour rien que Abdelaziz Bouteflika à été réélu avec 82% des voix. Ce qui s’apparente, selon l’orateur à un plébiscite. Et le secrétaire général par intérim de brandir les chiffres pour étayer ses dires. Cela, non sans réitérer le soutien indéfectible du RND au chef de l’Etat.
Ahmed Ouyahia n’omettra pas d’aborder ce qu’il appelle le sujet qui a occupé tout le long de la semaine les colonnes de la presse nationale. La photo du chef de l’Etat tweetér par Valls. « Il s’agit d’une manœuvre coordonnée par certains entre Paris et Alger », dira Ouyahia épargnant la France officielle. « (…) En France qui veut bâtir un partenariat d’exception avec l’Algérie, subsistent toujours des revanchards qui n’arrivent pas à avaler que l’Algérie est indépendante, qui ne veulent pas admettre que l’Algérie de Papa est terminée. » Et d’ajouter : « Ces colonialistes revanchards acceptent encore moins que l’Algérie défende ses intérêts régionaux, ou qu’elle dénonce les atteintes à ses propres institutions, à leur tête le président de la République, ou encore qu’elle défende ses intérêts économiques. » D’où l’exploitation éhontée de l’image du chef de l’Etat. « N’avons-nous pas vus de hautes personnalités françaises, en parfaite santé s’endormir en pleine réunion officielle ? » s’est interrogé Ouyahia en précisant que M. Bouteflika n’était peut-être pas dans son jour, il aurait même pu reporter la visite de Valls ou de ne pas le recevoir. Il ne l’a pas, « cela prouve que même faible, il travaille. »
« Les revanchards ont cru, avec leur photo créer un évènement et ont compté sur une certaine opposition politique et médiatique algérienne pour les relayer ici et remuer l’opinion publique algérienne. » Ouyahia dira que son parti condamne ce comportement abject des revanchards français et de certains médias français. « Il condamne aussi avec la même sévérité leurs relais dans notre pays. »
« Honoré de ma nomination par le président du FLN »
Et le secrétaire général par intérim du RND de s’en prendre de nouveau à l’opposition. «Lors d’une précédente intervention, j’avais dénoncé une certaine opposition intérieure qui agit en relais de l’adversité extérieure revancharde, et nous venons d’en avoir une nouvelle preuve. » L’intervenat reprochera à cette opposition d’exploiter la photo pour exiger l’application de l’article 88 de la constitution (aujourd’hui 102) pour destituer le président de la République au lieu d’avoir le cran de défendre les institutions du pays. Le temps des manœuvres est révolu, lance le directeur de cabinet du président de la République avant de s’en prendre sans les nommer aux lobbys de l’argent sale, dont il dira qu’ils veulent absolument prendre le pouvoir. Et de les avertir : « Si l’on ouvrait les dossiers, beaucoup se noieraient, eux qui ont le monopole de certains médias », en allusion à Rebrab qui vient d’acquérir la majorité des actions d’El Khabat et de la chaîne KBC. Cela étant, personne n’a compris pourquoi Ouyahia s’en est pris au patron de Cevital.
Interrogé sur l’animosité que lui voue le secrétaire général du FLN qui a demandé « sa tête » de la direction du cabinet, Ouyahia dira qu’il était « honoré de sa nomination par le président de la République et président du FLN. » A propos des révélations de « Panama Papers » qui a impliqué Abdesselam Bouchourab, le SG par intérim du RND précise que le ministre de l’Industrie a créé la société avant d’occuper son poste. La presse revient à la charge en lui précisant que cela reste quand même une entreprise en offshore. « Les capitaux ne sont pas sortis d’Algérie », ce qui n’est pas sûr. A la question de savoir pourquoi, selon lui la saisie ne s’est saisie ni de cette affaire ni de celle du retour au pays de Chakib Khelil, sa réponse a été : « Je suis m oi même un justiciable. »