t un Ahmed Ouyahia fidèle à sa réputation qui a animé une rencontre avec des jeunes dans la capitale hier matin. Le patron du RND n’a pas manqué de faire des commentaires sur les récents événements qui ont marqué l’actualité nationale ces derniers jours.
S’exprimant sur tout ce qui agite politiquement l’opinion publique, Ouyahia a d’abord tenté de dénoncer les dérapages qui ont suivi les révoltes dites du « printemps arabe « , estimant que le pays est menacé par un projet de destruction.
« L’Algérie était sur la liste et elle le restera, a-t-il affirmé, allant jusqu’à donner les exemples de la Syrie et de la Libye qui payent cher les conséquences de l’instabilité et du chaos.
Le discours de Ouyahia était orienté sur cette recherche de la stabilité du pays, estimant que le danger ne vient pas seulement de l’extérieur, mais aussi de l’intérieur, notamment avec les « partisans de la transition « .
Il affirma que le « peuple a brisé la période de la transition vécue entre 1992 et 1995, avec la tenue d’une élection présidentielle libre et transparente et que ce peuple n’acceptera jamais un retour en arrière « .
C’est dans ce contexte qu’il dénonça avec des termes vifs, les autonomistes partisans de Ferhat Mehenni, les accusant de vouloir la destruction de l’Algérie.
Au sujet des critiques récentes faites par l’opposition et les craintes exprimées par des partis politiques sur une militarisation rampante du pouvoir et de la vie publique, Ouyahia a déclaré que « l’Algérie ne se dirige pas vers un Etat militaire. C’est l’armée qui a protégé le pays et c’est grâce notamment à ses sacrifices que nous sommes aujourd’hui libres de nous exprimer « . Il dira que ceux qui critiquent aujourd’hui l’ANP « se bronzaient durant les années 1990 sous la protection des chars ».
C’est d’ailleurs dans ce contexte qu’il s’est montré menaçant en évoquant l’arrestation du général Benhadid. « Comme citoyen et chef d’un parti politique, j’appelle tout le monde à maîtriser sa langue. L’État ne peut plus rester spectateur. Les polémiques n’arrangent pas le pays « , a-t-il dit.
Pour lui, « il y a des limites qui sont infranchissables, sous quelque prétexte que ce soit ». Selon Ouyahia, ces lignes rouges ont été dépassées par les nombreux commentaires qui ont suivi les changements et les restructurations au sein du DRS et le départ à la retraite du général Toufik.
Le patron du RND et chef du cabinet à la Présidence a affirmé que le « DRS fait partie des appareils de l’Etat et que Bouteflika n’a nullement l’intention de casser un service de sécurité ».
D’un autre côté, Ahmed Ouyahia a défendu la décision des autorités de mettre sous scellés la chaîne El Watan TV.
« La presse doit savoir que la liberté d’expression n’est pas au détriment de l’Algérie », a-t-il dit. Concernant les propos virulents de Madani Mezrag, de l’AIS (Armée islamique du salut), bras militaire de l’ancien parti radical dissous, Ahmed Ouyahia a voulu clore la polémique en précisant que cette personne s’est rétractée et a fait son mea culpa. Concernant le projet de création d’un front national élargi de soutien au programme du président Bouteflika lancé par le SG du FLN Saidani Amar, Ahmed Ouyahia a été catégorique.
Comme attendu, le niet du RND était davantage et excessivement enrobé politiquement pour éviter tous dérapages et polémiques stériles. Le SG intérimaire du RND a expliqué que « le FLN est un allié stratégique dans le soutien au Président et dans la défense des intérêts du courant nationaliste « . Mais, a-t-il précisé, « le mode proposé par le parti ne nous convient pas « .