Ahmed Ouyahia est revenu sur la grève des résidents en estimant que la revendication liée à l’amélioration des conditions de travail et de logement pendant le service civil « est raisonnable » et peut être débattue. Par contre, estime t-il celle liée à l’annulation du service civil « est une revendication rédhibitoire ». 80 % des médecins spécialistes exerçant dans les wilayas du sud telles Tindouf , Tamanrasset et Illizi, et 50 % exerçant dans les wilayas du nord telles Ain T’émouchent, Constantine et Médéa accomplissent leur service civil, a-t-il fait valoir.
« Quand vous dites non au service civil, vous ne dites pas non au gouvernement mais à notre peuple », a-t-il tenté de convaincre en s’adressant aux jeunes algériens en formation de résidanat, rappelant aussi que l’Algérie compte 10.000 médecins résidents en formation actuellement qui ne peuvent tourner le dos au peuple. Il a également rappelé que le ministère de la Santé a procédé la semaine dernière à l’affectation de près de 500 médecins spécialistes dans certaines wilayas.
« La plupart des médecins sont conscients » et le ministère poursuit le dialogue avec « la minorité qui continue la grève », a-t-il ajouté. Pourquoi la non application du service civil pour les autres secteurs ? « Si nous manquons d’architectes à Tamanrasset par exemple, nous pourrons envoyer un architecte du nord en mission pour une durée déterminée pour faire l’étude de dossiers, mais le médecin, a-t-il souligné, doit être au chevet de son malade ».
« Une année de service civil au sud et deux ans dans les Hauts plateaux ce n’est pas trop chèrement payé pour ces Algériens », juge Ouyahia. « Les médecins comme les autres cadres ont bénéficié de la bonté de l’Algérie qui leur a donné des études gratuites et nous avons tous une petite dette à payer à ce pays et un petit sourire à donner aux citoyens de ce pays », a-t-il conclu à ce sujet. Par ailleurs, le Premier ministre a réitéré la volonté du Gouvernement à dialoguer avec les représentants des travailleurs de tous les secteurs et sur toutes les revendications raisonnables qui peuvent être débattues. Le gouvernement a toujours manifesté sa disposition à débattre les différentes revendications, salariales et autres. Cependant, le premier ministre s’est bien gardé de préciser si les représentants des travailleurs dont il parle sont dans les syndicats autonomes puisqu’ils n’ont pas eu l’honneur d’être invités à la tripartite avec le gouvernement, le patronat et l’UGTA.