Le programme du RND pour les élections législatives du 10 mai 2012 sera rendu public, dans sa totalité, dimanche prochain. Mais le secrétaire général du parti, Ahmed Ouyahia, a dévoilé, hier, les grands axes du volet économique, lors d’une rencontre organisée par le Forum des chefs d’entreprise à l’hôtel El-Aurassi.
“Le RND vient aux élections législatives de mai 2012 avec un programme intitulé : ‘Ensemble, confortons la cohésion nationale et bâtissons un avenir commun prospère’”, a annoncé Ahmed Ouyahia, précisant qu’il partage 25 des 50 propositions émises par le Forum des chefs d’entreprise à l’issue du symposium économique sous le thème : “De l’urgence d’une nouvelle économie moins dépendante des hydrocarbures”. En premier lieu, le secrétaire général du RND affirme que son parti ne fait aucune distinction entre l’entreprise privée et l’entreprise publique.
Il s’agit, pour lui, de l’entreprise algérienne, moteur du développement économique national. En second lieu, le RND se dit pour l’apport du savoir-faire des partenaires étrangers au développement économique de l’Algérie. “Dans nos relations économiques extérieures, nous voulons remplacer la prédominance du négoce et des importations par le partenariat gagnant-gagnant. Dans cet esprit, nous sommes déterminés à négocier les commandes du pays contre des partenariats en Algérie”, indique le secrétaire général du RND. Pour autant, Ahmed Ouyahia estime que l’entreprise algérienne doit pouvoir se préparer à la compétition avec le monde. Une période de transition allant jusqu’à 2020 devra être exploitée par un allongement des délais de mise en place de la zone de libre-échange avec l’Europe et le monde arabe. Le secrétaire général du RND précise qu’une plus forte implication du capital public ne vise pas un retour à une économie publique.
Cette participation publique accrue au financement de l’économie se fera par la mobilisation de crédits bancaires et le cas échéant par l’apport de crédits budgétaires pour les soutiens qui auront été décidés.
Ouyahia considère que tout devra être fait pour dynamiser le crédit à l’investissement au moment où les banques connaissent la surliquidité et alors que le recours universel au réescompte n’est pas usité en Algérie depuis plus d’une décennie.
Le patron du RND souligne, également, que les concours du budget public au titre de programme d’appui à l’économie sont “d’une légitimité évidente”. “D’aucuns rétorqueront que nous risquerons ainsi de creuser le déficit budgétaire ou de pousser l’inflation avec l’injection de liquidités. Nous considérons, quant à nous, que les équilibres budgétaires sont plutôt mis à mal par le fait de la masse salariale”, soutient Ahmed Ouyahia. En tout état de cause, le RND considère que la densification de l’investissement productif est un passage incontournable et que dans ce cas, le premier épargnant du pays, qui est l’État, devra y concourir.
Le programme économique du RND se décline en 14 volets. En matière du soutien au développement de la PME, Ouyahia annonce que son parti renforcera l’efficacité du guichet unique ouvert dans toutes les wilayas et relèvera à 2 milliards de dinars le minimum des investissements locaux au Conseil national de l’investissement (CNI). En outre, le parti s’engage à préserver la stabilité de la législation de l’investissement durant les cinq années à venir. Concernant le foncier, le RND maintiendra la décision d’octroi de la concession foncière au niveau de la wilaya.
Le parti maintiendra, aussi, pour les 5 ans, la concession bonifiée à 1 dinar le mètre carré au Sud et dans les Hauts-Plateaux. Ouyahia annonce, également, le maintient du crédit bonifié à 3,5% pour l’investissement auprès de toutes les banques locales et le renforcement de l’appui des fonds locaux d’investissement aux PME. Sur le volet de l’agriculture, Ahmed Ouyahia évoque une enveloppe de 200 milliards de dinars par an sur budget de l’État pour l’aide publique à ce secteur.
Concernant l’informel, le secrétaire général du RND constate que “la violation de la loi et les crimes économiques ont eu tendance à devenir la règle en Algérie avec la complicité de plus en plus large et avec des capacités de plus en plus fortes chez les tricheurs et les trafiquants, à entraver la volonté de l’État de restaurer la transparence et la légalité dans les transactions”. Ouyahia indique que son parti travaillera avec “les pouvoirs publics pour organiser une phase de transition pouvant aller jusqu’à un certain niveau d’amnistie fiscale à étudier”.
M r