Désigné lundi 2 mai par le président Bouteflika à l’issue de la réunion du Conseil des ministres, pour chapeauter les réformes politiques annoncées le 15 avril, Abdelkader Bensalah, président du conseil de la nation s’est déjà lancé pour réussir sa nouvelle mission au point où il n’a plus le temps de présider les plénières de la chambre basse du Parlement.
Hier, son absence a été remarquée à la séance consacrée au vote du projet de loi sur les assurances sociales et l’examen du projet de loi relatif au transport terrestre. Selon une source proche du président du Sénat, M. Bensalah a jusqu’au 25 mai pour occuper officiellement ces fonctions tout en restant président du Conseil de la nation.
Dans ce cadre, la même source indique que M.Bensalah aura un siège où exercer sa nouvelle fonction et recevoir ses invités dans le cadre des consultations à engager car il a été décidé que celles-ci ne seront pas abritées par le Conseil de la nation.
En outre, une équipe a été désignée pour s’occuper des moyens techniques et logistiques et de l’agenda des consultations.
Cependant, la mission la plus difficile est d’entamer le contact avec les différentes formations politiques. La difficulté de cette mission est du fait qu’il n’y a pas adhésion de tous les partis politiques au processus engagé (mise en place d’une commission, l’implication de l’Assemblée populaire nationale et le gouvernement).
D’ailleurs pour l’instant, il n’y a que les partis de l’Alliance présidentielle, le FLN, le RND et le MSP qui ont installé des groupes de travail dans ce cadre (révision de la Constitution, la loi sur les partis et les associations, la loi électorale et celle de la représentation des femmes au sein des Assemblées élues et la loi sur l’information). Donc, les premiers à rencontrer sont les leaders du FLN, le RND, le MSP et le PT. Un premier contact aurait été déjà établi avec Belkhadem et Ouyahia juste après la désignation de Abdelkader Bensalah, en attendant le leader du Mouvement de la société pour la paix.
Toutefois, il est à signaler que déjà entre ces partis de l’Alliance présidentielle, il y a un désaccord sur le système politique qu’il faut adopter d’autant que l’actuel système n’est pas défini. Pour le vieux parti qui est en pleine crise interne, il faut aller vers un système présidentiel à l’américaine ou à la brésilienne. Pour le parti de Ahmed Ouyahia (RND), il faut garder le système actuel qui, selon ce parti, est un système semi-présidentiel. Le parti d’Ouyahia qui ne croyait pas aux réformes politiques au début, s’est engagé à y participer. Dans ce cadre, Ahmed Ouyahia a décidé de mettre en place des groupes de travail en vue d’élaborer les propositions du parti relatives en particulier à la révision du texte fondamental de la République et les autres lois. Ces groupes de travail sont tenus de remettre leur réflexion avant la fin du mois en cours. Alors que le vieux parti a déjà installé quatre commissions, le 27 avril dernier, des groupes qui sont une continuité à ceux installés en 2007 car le FLN pensait à ces réformes bien avant et qui portent sur la définition du système de gouvernance, la clarification des prérogatives de chaque autorité (présidentielle, législatives et exécutive). Et enfin, il y a le MSP qui est pour un système parlementaire. Ce parti ne veut plus du Parlement actuel, il revendique même la dissolution de la chambre de Bensalah, ce qui rend le contact difficile entre les deux hommes (Bouguerra Soltani et Abdelkader Bensalah). Le MSP a installé une commission nationale de «lecture de la Constitution» et la révision des différentes lois.
Toutefois, M.Bensalah envisage de s’entretenir avec M.Soltani et la SG du PT, Louisa Hanoune. Mais le défi est de convaincre les autres partis telslL Islah et autres pour participer à ces réformes car ces derniers ont déjà opté pour le rejet. Abdelkader Bensalah a pris contact aussi avec des personnalités nationales dont les noms ne sont toujours pas connus. M.Bensalah est tenu de remettre un rapport détaillé au président de la République suite à ces consultations.
Par Nacera Chenafi
