« Le terrorisme a été détruit. Il n’est plus une menace pour l’État et non plus pour l’Algérie. » Concise, claire comme l’eau de roche et pointant du doigt les groupuscules armés qui sévissent encore lâchement dans les maquis sous la houlette de la branche d’Al-Qaïda au Maghreb, la déclaration du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, intervient à un moment crucial où les forces de l’ANP ont opéré une vaste offensive à Biskra, mais aussi à Médéa, Boumerdès et en Haute-Kabylie.
À l’issue de la plénière au Conseil de la nation, où les sénateurs ont débattu du plan d’action du président Bouteflika, M. Ouyahia s’est montré plus que jamais éradicateur vis-à-vis du terrorisme qui continue à frapper sporadiquement dans certaines régions d’Algérie. Interpellé sur la lutte antiterroriste qui se poursuit quotidiennement, le Premier ministre a déclaré tout de go : « Nous devons en finir avec ce phénomène et nous en finirons par devoir. Cela se fera par la force de la loi. » En maintenant « l’indispensable » dichotomie « lutte antiterroriste et réconciliation nationale », M. Ouyahia ajoutera, tout de même, que « le terrorisme sera vaincu », que « la lutte antiterroriste se poursuit » et que « l’État laisse la porte ouverte devant ceux qui auront la conscience de revenir dans la société ».
Sans plus de précisions sur les cas de récidive ou ceux qui ont les mains entachées de sang, la déclaration du Premier ministre nous renvoie à la volonté politique de l’État d’endiguer le terrorisme par tous les moyens, non sans mettre un terme aux contradictions non rassurantes que soulèvent certains observateurs de la scène politique quant à la poursuite du processus de la réconciliation nationale.
Aux yeux de M. Ouyahia, le double processus « lutte antiterroriste » et « réconciliation nationale » finira par porter ses fruits tant l’État algérien s’est fait le devoir, et par la force de la loi, de venir à bout de ce fléau et de traquer le reste des groupuscules armés qui sèment la terreur.
C’est que la double conviction de M. Ouyahia découle des derniers développements qu’a connus la lutte antiterroriste à l’échelle internationale, d’une part, et de l’implosion des groupes armés dans les maquis algériens, notamment à cause du manque de soutien et de logistique, mais aussi des luttes intestines et de leadership entre les sinistres « émirs », dont la majorité est mise hors d’état de nuire.
Dans le même sillage, la déclaration de M. Ouyahia se veut un énième appel à la vigilance aux forces de sécurité, aux forces auxiliaires et aux Patriotes auxquels il a toujours rendu un vibrant hommage dans la lutte antiterroriste. Sur un autre chapitre, le Premier ministre a évoqué le problème de communication au sein de l’Exécutif.
Une question qu’il avait soulevée en plénière dans sa réponse aux interrogations des membres du Conseil de la nation. À ce propos, M. Ouyahia a révélé que le problème de communication a fait l’objet d’une directive qu’il avait lui-même signée en août 2008 pour tenter d’apporter du sang neuf, tant dans la gouvernance interne qu’externe de l’Exécutif.
Cette révélation, qui en dit long par ailleurs, semble s’inscrire parmi les priorités du Premier ministre qui voudrait donner un autre visage au gouvernement à travers une meilleure communication. Le lien étant établi, l’on se rappelle alors les incohérences de la gestion du secteur par Abderachid Boukerzaza, ex-ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, limogé avant d’être remplacé par Azeddine Mihoubi en qualité de secrétaire d’État à la communication. « Communiquer, c’est gouverner, et nous avons tout intérêt à le faire », conclura Ahmed Ouyahia qui n’a, cependant, pas révélé la teneur de ladite directive envoyée à Mihoubi.