L’Algérie compte coopérer pleinement avec la justice française qui enquête sur l’affaire de l’assassinat des moines de Tibéhirine.
Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, vient en effet de donner la preuve de cette pleine disponibilité lorsqu’il a indiqué, jeudi dernier, que «l’Algérie n’a rien à cacher». Ouyahia s’exprimait en marge de la cérémonie de clôture de la session d’automne de l’Assemblée populaire nationale.
«L’Algérie n’a rien à cacher, l’Algérie a des conventions de coopération judiciaire avec la France, et elle a toujours coopéré sur ce dossier avec la France».
Cette réponse du Premier ministre intervient quelques jours seulement après que le juge français, Marc Trévidic, ait affiché sa volonté de se rendre Algérie pour exhumer et autopsier les crânes des sept moines de Tibéhirine. Ces derniers avaient été enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 dans leur monastère à Tibéhirine (wilaya de Médéa) par un groupe terroriste. Quelques temps après ce rapt, au mois de mai plus exactement, leurs crânes avaient été retrouvés mais leurs corps ne l’ont jamais été.
Ce juge français a adressé une commission rogatoire internationale à l’Algérie dans laquelle il précise sa demande d’autopsie et la vingtaine de témoins qu’il souhaite entendre sur place. Par ailleurs, le Premier ministre a été interrogé sur d’autres dossiers comme celui relatif à la présence des observateurs internationaux lors des prochaines élections législatives qui auront lieu, selon ses propos, avant le 17 mai.
Pour lui, ainsi, la présence des observateurs de quelques organisations internationales offre «des garanties supplémentaires pour l’ensemble des acteurs politiques nationaux quant aux engagements sérieux pris par le président de la République concernant la transparence et la régularité des élections». Ouyahia faisait allusion aux organisations de la Ligue arabe, de l’Union africaine (UA), de l’Union européenne (UE), de l’Onu et de l’Organisation de la conférence islamique (OCI).
D’ailleurs, dans ce cadre, une délégation de l’UE est déjà à pied-d’œuvre en Algérie depuis mardi dernier. Cette délégation d’experts, selon Ouyahia, devrait rencontrer des représentants de certains ministères, des représentants des partis politiques, des associations de la société civile avant d’élaborer un rapport sur la base duquel l’UE prendra sa décision de dépêcher des observateurs pour surveiller ces élections.
L’UE va soumettre à l’Algérie un mémorandum contenant les conditions devant permettre à ses observateurs de mener à bien leur mission de contrôle. Un mémorandum qui sera discuté entre les deux parties avant d’être signé. Il est à noter que ce sera, au cas où cette présence se confirme, la première fois que l’UE participe à la surveillance d’une élection en Algérie.
Par ailleurs, Ahmed Ouyahia a été aussi interrogé sur sa non présentation de la déclaration de politique générale du gouvernement devant le Parlement, comme cela lui a été demandé par un groupe de députés. «Les députés de l’opposition qui ont demandé la présentation de la déclaration de politique générale du gouvernement à quatre jours seulement de la clôture de la session d’automne, accomplissaient leur rôle d’opposants».
Un groupe de 34 députés a interpellé le Premier ministre sur la nécessité de se conformer à l’artiche 84 de la Constitution qui l’oblige a présenter chaque année la déclaration de politique générale du gouvernement devant l’APN. Enfin, sur un éventuel remaniement gouvernemental, le Premier ministre dira que «cela relevait des prérogatives du presidebt de la République». Le ministre de l’Intérieur a indiqué quelques jours auparavant qu’il n’y aura pas de remaniement.
Kamal Hamed