C’est la première fois dans l’histoire de l’Algérie qu’autant d’associations (plus d’un millier) représentant diverses franges de la société sont réunies trois jours durant et ce, autour de cinq ateliers thématiques, le tout chapeauté par le Conseil national économique et social.
En ratissant large, toutes les composantes que peut compter la société civile sont conviées, passant ainsi des syndicats au monde de la culture, des médias et de la communication, aux personnalités et intellectuels nationaux établis en Algérie et à l’étranger. Sont également incluses les organisations estudiantines et de la jeunesse, les conseils de déontologie et d’éthique, les cercles citoyens de réflexion et d’action, et encore les sociétés savantes. Dans son allocution d’ouverture, hier au Palais des nations, le président du Cnes, Mohamed-Seghir Babès a mis l’accent sur l’importance de ces Etats Généraux. Une initiative lancée sous les auspices du président de la République qui «attend beaucoup de ces assises», a-t-il déclaré dans une salle pleine à craquer où des membres des associations de jeunes et de travailleurs sont assis aux côtés des ambassadeurs et des représentants d’organisations internationales. S’étalant sur les objectifs de ces assises, le patron du Cnes a conditionné leur réussite par la mise en place d’un climat où règnent la transparence, la franchise et la liberté. Par ailleurs, l’orateur n’a pas omis de souligner que les Etats Généraux dont il est question sont une alternative aux changements avec violence qui ont eu lieu dans le sillage du printemps arabe. En Algérie, la population aspire aussi au changement qui se déroulera dans le calme et les assises en sont le cadre, a-t-il dit en substance. Au bout des trois jours que dureront les travaux des ateliers, Babès et son staff ont promis de veiller au bon déroulement des ateliers ; des débats à partir desquels il est attendu le découlement d’un consensus qui permettra de développer un nouveau système de gouvernance. Prenant la parole, le président du Cnes africain, Michel Kamano, a passé en revue l’expérience de la Guinée et l’apport qu’a pu donner le mouvement associatif à ce pays pour le sauver d’une crise comme celles répandues à travers le continent noir. Selon lui, la Guinée a été au bord du chaos en 2008 et si ce n’était la mobilisation de la société civile, le pays aurait sombré dans une crise sans fin. Passant d’un continent à un autre, l’ambassadrice de l’Union européenne en Algérie, Mme Flora Baeza, a salué l’initiative prise par l’Algérie et se dit prête à accompagner cet élan initié par le président de la République. Dans ce sens, la représentante de Bruxelles à Alger a rappelé que l’accord d’association signé entre l’Algérie et l’UE s’inscrit d’ailleurs dans cette logique. Après les prises de parole qui se sont déroulées dans la matinée, les travaux des ateliers ont pris place dans l’après-midi pour traiter des sujets qui ont pour thèmes la jeunesse, le nouveau régime de croissance, le système de protection sociale et solidarité nationale, la gouvernance rénovée et enfin la problématique du renforcement du rôle et de l’organisation de la société civile.
Par Hafid Mesbah