Telle est la mission qui échoit, en effet, à la 17e Conférence ministérielle, qui a démarré hier au niveau des hauts fonctionnaires, au Palais des nations (Alger). Pour autant, il s’est agi de prime abord de démontrer que ce mouvement, dont le concept remonte à la guerre froide, est plus que jamais d’actualité. Ce qu’expliquera le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui s’exprimait à l’ouverture des travaux de cette conférence, tenue sous le thème «Solidarité renforcée pour la paix et la prospérité».
M. Lamamra a déclaré que cette conférence «se veut un message d’espoir et de renouveau dans la fidélité aux idéaux afro-asiatiques et tiers-mondistes qu’exprimera la célébration l’année prochaine, du 60e anniversaire de la Conférence de Bandoeng». Cette conférence de quatre jours (26-29 mai) se veut aussi, selon M. Lamamra, «une impulsion» à la capacité de proposition et d’action sur les grandes questions internationales.
Le MNA, qui tient sa 17e Conférence ministérielle préparatoire du Sommet du mouvement prévu en 2015, à Caracas (Venezuela), «se doit de redoubler de vigilance et de vision pour être une partie prenante aux changements qu’il est nécessaire d’opérer et aux nouveaux équilibres qu’il est indispensable d’édifier», a souligné le ministre.
Dans ce contexte, M. Lamamra a indiqué que «les effets adverses de la mondialisation, les conséquences dramatiques de la crise économique et financière ainsi que les retombées négatives du changement climatique ont accru la vulnérabilité de l’économie mondiale et affecté, à des degrés divers, nos pays».
Il a ajouté que «les fléaux à caractère transnational se sont intensifiés, mettant en péril la paix et la sécurité internationales, notamment le terrorisme qui se manifeste par un regain d’agressivité, en particulier dans la région du Sahel où il a établi des interconnections avérées avec les réseaux de trafic de drogue et de la criminalité transnationale organisés».
Face à ces nombreux défis, le mouvement, a insisté M. Lamamra, «est appelé à promouvoir une forte convergence pour un partenariat novateur Nord-Sud à la faveur du Sommet mondial sur l’Agenda de développement post-2015, avec un accent particulier sur l’éradication de la pauvreté et la promotion du développement durable sur la base du principe de la responsabilité commune et différenciée».
Il a estimé, en outre, que le MNA a pour vocation d’être «un artisan et un bénéficiaire d’une recomposition des relations internationales qui pose avec acuité la préservation des intérêts de nos peuples et l’avènement d’une phase qualitativement nouvelle dans la coexistence de toutes les nations», a-t-il précisé.
Le ministre a, par ailleurs, souligné que l’attachement du MNA à «une sécurité collective et non diminuée trouvera un cadre de prise en charge dans la
9e Conférence d’examen du TNP (Traité de non-prolifération nucléaire), accompagné de la détermination du mouvement à engager des négociations pour le désarmement nucléaire afin de libérer le monde de ce type d’armes de destruction massive, tout en veillant à la satisfaction du droit inaliénable des États aux utilisations pacifiques de l’atome».
Il a également fait état de l’«initiative de l’Algérie d’organiser à l’issue des assises et pour la première fois, une réunion au niveau ministériel, du comité de coordination PNA/G77, et sera suivie d’une rencontre du Panel de haut niveau d’éminentes personnalités du Sud».
Abordant la Palestine, le ministre a réitéré l’engagement du MNA en faveur de la cause palestinienne, pour le recouvrement par le peuple palestinien de ses droits nationaux inaliénables, y compris l’établissement de son État indépendant avec El-Qods comme capitale. Les hauts fonctionnaires ont poursuivi leurs travaux avec l’élection du président et des membres du bureau de la Conférence. Les travaux de cette réunion préparatoire ont été également ponctués par la mise en place de deux comités chargés des affaires politiques et des affaires économiques et sociales. R. I.