Le procès de l’affaire qui a failli faire vaciller l’économie algérienne a commencé en France. 14 personnes, âgées de 50 ans à 70 ans, ont commencé à comparaître vendredi matin devant la cour d’assises du Rhône, accusées d’avoir participé à divers titres, à la falsification, la fabrication ou à l’écoulement de faux billets.
Le procès doit durer trois semaines pour faire la part du vrai et du faux. L’affaire des faux billets à Lyon commence en 2006, quand une cargaison allemande de papier fiduciaire, destinée à l’Algérie, est volée à Marseille, rappelle-t-on.
Entreposés à Villeurbanne, les rouleaux de papier sont ensuite imprimés à Lyon.
Les rouleaux destinés à l’Algérie pour la fabrication de billets de banque de 1000 DA avaient rejoint discrètement l’imprimerie, rue Dulac, dans le quartier de la Part-Dieu, à deux pas du siège du Grand Lyon, selon ce qui a été rapporté par la presse française.
Au cours des perquisitions, la Police judiciaire française trouve 27 000 billets et 16 000 planches de 1000 DA, est-il ajouté.
«Selon l’accusation, ces découvertes démontrent que la petite imprimerie clandestine s’apprêtait à passer à l’échelle industrielle. Selon les enquêteurs, un gros volume de faux billets aurait été remis à des Marseillais en échange de trois autres rouleaux», lit-on sur un journal français.
L’affaire toucherait la souveraineté algérienne, selon des titres de la presse française, ce qui explique que l’Etat algérien s’est constitué partie civile dans le procès en cours. L’enquête est partie d’un tuyau obtenu en avril 2009 par la direction inter-régionale de police judiciaire (DIPJ), à l’époque codirigée par le commissaire divisionnaire Michel Neyret, a-t-il été rapporté.
Selon les investigations de la PJ, une équipe de Marseillais fournissait le fameux papier à des Lyonnais motivés, selon un média français. «L’affaire donne le tournis», écrit un journal français.
«Selon des économistes, les 22 rouleaux volés à Marseille étaient susceptibles de faire vaciller l’économie algérienne», ajoute le même média.
Une part de ce papier a été retrouvée dans une affaire qui a éclaté à Naples. Les faux billets peuvent coûter la peine maximale de 30 ans de réclusion et 450 000 euros d’amende, selon la presse française.
Mounir Abi