Ouverture du 16e Salon international du livre d’Alger : Le livre scientifique et technique à la page

Ouverture du 16e Salon international du livre d’Alger : Le livre scientifique et technique à la page
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Dans une esplanade du Complexe olympique Mohamed-Boudiaf, devenue un haut lieu de la culture et du savoir, le livre tient le haut du pavé et se met sous les feux de la rampe avec l’inauguration hier, dans la matinée, du 16e Salon international du livre d’Alger par la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi. Elle était accompagnée par M. Gaby Layoune, ministre libanais de la Culture. La ministre de la Culture a fait le tour des stands, en commençant par faire une halte devant l’espace réservé au Liban. Ce pays, en sa qualité d’invité d’honneur de ce 16e SILA, n’a pas fait l’objet d’un choix fortuit. Sa richesse linguistique, la diversité de ses ressources culturelles, l’attrait pour le savoir, l’essor de l’édition contribuent à lui conférer une stature intellectuelle et un pôle d’attraction pour les auteurs arabes. Mme Khalida Toumi n’a pas manqué de souligner que la perspective de coopération entre l’Algérie et le Liban dans le domaine de la coédition est vivement souhaitée par les deux parties, faisant remarquer au passage que ce partenariat a toutefois besoin de règles qui doivent le régir. Cette démarche s’applique dans tous les pays, a-t-elle dit. La ministre n’a pas cessé de mettre l’accent sur la nécessité de placer le Salon sous le signe de la promotion de la littérature scientifique et technique, car, faut-il le répéter, la communauté estudiantine et lycéenne continue à être confrontée à un problème de sources de documentation et de ressources bibliographiques de bonne facture scientifique. C’était une préoccupation qu’elle réitérait à chaque fois devant la nombreuse assistance, composée de représentants de maisons d’édition, d’intellectuels et de professionnels du livre.

Placé sous le haut patronage du Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, le Salon se décline désormais en tant que manifestation culturelle de premier ordre, tant par la participation nationale et internationale, que du point de vue de l’engouement du public, nombreux à être au rendez-vous.

Ce carrefour professionnel, placé sous le signe « du livre qui délivre » et qui affranchit de l’ignorance et de l’analphabétisme, des préjugés, de l’ennui et de la solitude, ne cesse de monter en puissance au fur et à mesure de ses différentes organisations et de rayonnement au sein de la société.

En se positionnant de manière prononcée dans un environnement culturel, le Sila capitalise une audience et une réceptivité qui ne se démentent plus. C’est donc une vitrine de grande importance qui s’exhibe du 21 septembre au 1er octobre, faisant de l’édition du livre, dans ses facettes locale et étrangère, un point d’orgue dans l’activité culturelle du pays. La 16e édition du Sila se manifeste, comme de coutume, avec son esprit « Panaf », affirmant, en filigrane, une certaine prévalence des expressions littéraires africaines dans leur foisonnante diversité.

LG Algérie

Le 16e Sila verra la participation de la Russie et de l’Ukraine pour une première fois. L’Egypte, qui a « défray » la chronique l’année passée, retrouve son giron et prend part à l’événement en raison de la place qu’elle occupe dans le monde de l’édition et marque son come-back en force avec une production quantitativement et qualitativement intéressante. Pour la présente édition, les organisateurs ont misé sur la participation de 541 éditeurs, dont 376 étrangers et 145 nationaux répartis sur 402 stands et occupant un espace de 20.000 mètres carrés.

Une conférence de presse animée par Mme Khalida Toumi et son homologue libanais a permis d’obtenir davantage de précisions et des éclairages pertinents sur cette manifestation. Le ministre libanais s’est déclaré honoré par les témoignages de fraternité et d’amitié qui lui ont été manifestés par son homologue algérienne, et s’est dit particulièrement touché par le choix de son pays en sa qualité d’invité d’honneur. Il a dit que l’Algérie et le Liban ont des points communs qui leur permettent de réaliser une volonté que ne peut soumettre ni autorité ni tyrannie, quelle qu’elle soit. Mme Khalida Toumi a tenu à clarifier ce qu’elle entend par règles devant régir le processus de coédition. C’était une occasion pour remettre à l’ordre du jour, la politique du livre tracée par le gouvernement algérien. Elle repose sur des bases fondamentales qui tiennent compte des objectifs, des possibilités de financement et de la législation en vigueur. Cette politique bénéficie des soutiens et de la sollicitude de l’Etat.

Elle a aussi indiqué que le Salon obéit à un règlement intérieur qui n’est pas une invention algérienne. Tous les Salons fonctionnent avec un règlement intérieur. Par conséquent, il est normal que l’importation du livre, chez nous, soit placée sous un contrôle qui exclut les livres qui glorifient colonialisme, versent dans l’apologie du terrorisme, qui portent atteinte aux principes sacrés des religions monothéistes, qui incitent à la haine raciale, qui pourfendent notre lutte de libération nationale. Ce contrôle ne tombe pas du ciel et il est régi par un décret d’application qui n’a rien de répressif, car, a-t-elle signalé au passage, il y a un fossé net entre l’Etat de droit et le bazar, un Etat répressif et un Etat qui applique la loi. C’était une réponse claire à ceux qui pourraient être tentés de crier à la censure et à l’excommunication.

La ministre s’est déclarée vivement satisfaite du retour de l’Egypte, un autre géant arabe du livre et de l’édition.

Profitant de l’opportunité qui lui est faite en cette circonstance, elle a décliné une volonté de voir se constituer un réseau de librairies assez dense, ne serait-ce qu’en réservant un local dans chaque commune pour ce faire. On aura déjà 1.541 librairies qui vont voir le jour sans difficulté, une opportunité de recruter et de former des universitaires dans le métier de libraire.

M. Bouraïb