La session du comité central du Front de libération nationale s’ouvrira demain, jeudi à l’hôtel Ryadh de Sidi Fredj à Alger. Un hôtel Ryadh qui, déjà, depuis hier mardi, est entièrement quadrillé par des dizaines d’éléments d’un service d’ordre spécialement mis en place par Abdelaziz Belkhadem. Du jamais vu dans l’histoire du FLN et même celle partisane en Algérie.
«D’autres éléments arriveront de l’intérieur du pays, comme avait demandé Belkhadem aux mouhafedh, à raison de 100 éléments par wilaya.
Tous rejoindront l’hôtel Ryadh dans la matinée de jeudi», nous affirment plusieurs sources. Hier mardi, les contestataires de Belkhadem qui avaient animé une conférence de presse, via sa commission de l’information, au siège du mouvement des redresseurs à Draria, ont, de leur côté, confirmé ce phénomène : «Belkhadem a fait venir des éléments étrangers au parti de toutes les wilayas, des casseurs et des voyous, pour qu’ils encadrent la session de jeudi.» C’est ce que dénonce l’un des animateurs de cette conférence de presse, Djamel Benhamouda.
«Il (Belkhadem) a réservé tous les hôtels se trouvant dans les environs du lieu de la rencontre.» Mohamed Seghir Kara complète avec une autre révélation : «Je vous informe que la dernière réunion du bureau politique a été consacrée par Belkhadem à un seul point, celui de l’achat des voix et des signatures des membres du comité central.»
Bien sûr, à l’occasion et comme c’est devenu la coutume, un déluge de reproches et d’accusions mitraillera Abdelaziz Belkhadem tout au long de cette conférence de presse. Et tous les intervenants étaient au moins d’accord sur une chose, l’actuel secrétaire général du FLN n’est intéressé que par la prochaine présidentielle : «Il est en train de berner l’opinion. Il prétend qu’il est pour un quatrième mandat d’Abdelaziz Bouteflika, mais la réalité est tout autre. Je peux témoigner personnellement que lui-même nous avait confié, en 2009, lors d’une réunion de travail tenue dans son bureau à la veille des présidentielles, que, pour lui, ce qui importait, c’était l’élection de 2014 ! L’un des présents lui avait alors posé la question : êtes-vous intéressé par une candidature en 2014 ?
Il répondra en citant un dicton populaire qui signifie qu’effectivement, il était intéressé. » Et c’est en réalité cette question de la prochaine élection présidentielle qui est à l’origine de la crise qui secoue l’ex-parti unique. Belkhadem, c’est certain, utilisera tous les moyens pour sortir indemne de la session du comité central de ce week-end. Il l’avait du reste prouvé lors de la précédente session de juin dernier.
Les contestataires, de leur côté, qui prétendent avoir réussi à ramasser plus des deux tiers des signatures des membres du comité central, ne veulent nullement commettre les mêmes erreurs tactiques que lors de la précédente session. Plus forts que jamais, avec l’appui récent des huit ministres en exercice que compte le parti dans l’actuel gouvernement Sellal, ils se sont donné rendez-vous pour aujourd’hui mercredi dans la soirée. Seul point à l’ordre du jour : peaufiner la stratégie d’assaut de demain, jeudi.
K. A.
