Dix banques d’affaires sont enlice pour accompagner l’Etat algérien dans l’opération du rachat de Djezzy. La commission d’évaluation des offres désignera dans quelques jours l’organisme choisi par le gouvernement algérien pour cette opération. Quoique, certains experts ont révélé que l’appel a été mal conçu, ce qui dissuader les grands cabinets et banques à y répondre.
Par conséquent, l’appel pourrait être infructueux Dix banques d’affaires, dont sept consortiums, ont présenté leurs offres pour l’évaluation de l’entreprise de téléphonie mobile Orascom Telecom Algérie OTA (Djezzy), a indiqué avant-hier Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication.
La séance d’ouverture des plis des offres techniques et financières, qui a eu lieu mercredi dernier, au siège du département de Moussa Benhamadi, a été couronnée par des offres d’une valeur comprise entre 1,5 million d’euros et 10,8 millions d’euros. Les délais proposés par les soumissionnaires pour l’achèvement de l’évaluation d’OTA varient, quant à eux, de 2 mois pour RSM à 6 mois pour Rothschild. Les dix soumissionnaires à l’appel d’offres sont : RSM (Tunisie) avec une offre financière de 6,58 millions de dollars, le groupement Rothschild (avec 12,55 millions de dollars), Cuturs-Mallet-Prevost-Mosle-LLP (USA – 1,8 million d’euros), Renaissance Capital (GB – 14,36 millions de dollars), HSBC (8,19 millions de dollars), Swicorp (Arabie Saoudite – 6,38 millions d’euros), Grant Thornton (3,6 millions d’euros), Global Investment House (Koweït, 10,43 millions de dollars), Goetz Partners (Allemagne-8,82 millions d’euros), Shearman and Sterling-LLP (France – 2,155 millions de dollars).
Le ministre Benhamadi qui s’exprimait en marge d’une séance à l’Assemblée populaire nationale (APN), a affirmé que, pour le moment, aucune date n’a été révélée pour la publication des résultats,, précisant que l’ensemble de ces offres feront l’objet d’une «étude minutieuse» pour choisir la meilleure d’entre-elles. Le ministre a ajouté que ces banques d’affaires sont de différentes nationalités et jouissent d’une riche expérience reconnue dans le domaine.
Quant à la sélection des offres, elle prendra en considération les aspects technique et financier, c’est-à-dire, le soumissionnaire le moins-disant n’est donc pas systématiquement retenu.
L’appel d’offres pourrait être infructueux
D’après les déclarations d’un expert financier, véhiculés par la presse locale, la rédaction de l’appel d’offres a été «médiocre», ce qui va dissuader les grands cabinets et banques à y répondre. «Très restrictif, mal conçu et mal rédigé, l’appel d’offres pourrait être infructueux», avait lancé cet expert.
En effet, hormis HSBC et le Rothschild, les grands spécialistes mondiaux n’ont pas répondu à l’appel. Dans le flou, deux cabinets d’avocats, Curtis, l’Américain Mallet-Prevost, Colt & Mosle LLP, et le Britannique Sherman Sterling ont soumissionné, avec les plus basses offres, respectivement de 1,8 millions et 3,6 millions d’euros.
Les dessous de l’opération
Selon Maghreb Emergent, site d’informations économiques, les deux grands soumissionnaires, HSBC et le groupement Rothschild, seraient assujettis aux formalités très restrictives du cahier des charges. Pour rappel, HSBC avait déjà conseillé le sud- africain MTN dans le rachat de Djezzy en mars dernier. Cette banque est aussi un préteur de Naguib Sawiris. Quant au consortium Rothschild, il avait auparavant négocié en 2010 avec l’Etat algérien quant à la confection du cahier des charges pour l’appel d’offres auquel il a participé. L’autre consortium, Renaissance Capital + Aramis + 9 advisory +ICE, qui a fait une offre de 14,36 millions de dollars est conduit par une banque d’origine Russe qui a déjà monté en octobre 2010 avec Alpha Bank un financement au profit de VimpelCom, l’acquéreur potentiel d’OTH, révèle le même journal on-line. L’offre de Swicorp (Arabie Saoudite 6,38 millions d’euros), poserait le problème d’un conflit avec la société mère tunisienne. Swicorp apparaît comme un véhicule saoudien
pour porter une offre tunisienne à Alger. PWC (apparenté Koweït, 10, 43 millions de dollars) est engagé auprès d’OTH comme conseiller en impôt contre l’Etat Algérien dans le litige fiscal avec OTA, note Maghreb Emergent.
RSM bien placé
RSM Tunisie, membre de RSM international, réseau mondial de cabinets indépendants d’expertise comptable qui est associé en Tunisie au Cabinet Ahmed Mansour & Associés, semble bien placé, avec une offre financière de 6,58 millions de dollars et un délai de 2 mois pour l’achèvement de l’évaluation.
RSM international est le 6ème réseau mondial de cabinets indépendants d’expertise comptable et de services de conseils à l’entreprise. Il est associé, en Tunisie au Cabinet Ahmed Mansour & Associés qui est membre de son organisation et son représentant en Afrique du Nord et en Afrique francophone. RSM international représente plus de 32.000 professionnels répartis sur 732 bureaux présents dans 76 pays.
In fine, on apprend que la commission d’évaluation des offres désignera dans quelques jours l’organisme choisi par le gouvernement algérien pour cette opération.
