Dans une mise au point où il a qualifié la campagne médiatique menée par le Maroc contre l’Algérie d’«escalade préméditée», le ministère des Affaires étrangères a «démoli» une par une les allégations marocaines.
Le Maroc qui n’a pas peur de se faire traîner dans la boue en a eu pour son grade. Il fallait bien une réponse forte et appropriée contre les attaques incessantes distillées par notre voisin de l’Ouest. Ça y est. C’est fait. La diplomatie algérienne qui a fait preuve de retenue comme l’exige son statut a fini par en avoir assez d’entendre de vulgaires mensonges. Dans une mise au point où il a qualifié la campagne médiatique menée par le Maroc contre l’Algérie d’ «escalade préméditée», le ministère des Affaires étrangères, a «démoli» une par une les allégations marocaines. A commencer par le dernier communiqué de son MAE. «A l’origine, il y eut donc, cet acte d’hostilité inqualifiable mettant en cause l’intégrité territoriale de l’Algérie.
Les propos martiaux d’une gravité extrême, tenus par le chef du parti de l’Istiqlal, membre de la coalition gouvernementale, et relayés par les télévisons publiques, ne peuvent en aucune manière participer benoîtement de la liberté d’expression et d’opinion et leur impact hautement dommageable ne pouvait être ignoré par les autorités qui préférèrent les absoudre par leur silence», a souligné Amar Belani, le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères, dans un communiqué daté du 30 juin répercuté par l’APS. Au cours d’un meeting tenu au mois de mai dernier, Hamid Chabat, SG de l’Istiqlal (membre de la coalition gouvernementale), a revendiqué Tindouf, Béchar et Kenadsa.
«La récupération de ces territoires (Tindouf, Béchar, Kenadsa, dixit Hamid Chabat, Ndlr) est une exigence du peuple marocain» avait déclaré le député-maire de la ville de Fès (Voir L’Expression du 29/06/2013). Les hommes politiques marocains qui ne sont pas à une incohérence près ont l’art de cultiver les paradoxes. Cela n’a pas échappé aux «écoutes» attentives de la diplomatie algérienne. «Comment doit-on interpréter le fait que ceux qui plaident vigoureusement pour la réouverture de la frontière en viennent, en même temps, à en contester le tracé», s’est interrogé, Amar Belani.
«Ce n’est pas la seule contradiction que nous avions relevée puisque l’invocation des «règles de voisinage et de l’exigence de coopération aurait voulu que les actes suivent les professions de foi, fussent-elles volontaristes et engageantes pour l’avenir de la relation bilatérale, comme celles que nous avions entendues en février dernier» poursuit le diplomate algérien qui s’est étonné du ton autoritaire pris par les responsables marocains – en ce qui concerne l’ouverture des frontières- qui de surcroît n’ont pas respecté le caractère confidentiel des propos échangés à ce sujet. «Nous fûmes surpris, lors des discussions que nous avions voulues confidentielles, dans un premier temps, de nous entendre dire, sur le ton du diktat, que pour mieux coopérer, il faut d’abord ouvrir la frontière», s’est indigné le porte-parole du MAE qui a mis en exergue le fait que tout le monde «sait et admet qu’il y a un problème Grave» en ce qui concerne les «infiltrations massives» de drogues à partir du territoire marocain. Une information de notoriété publique attestée par les récents rapports du département d’Etat américain et de l’Office des Nations unies pour la drogue et le crime. Le Maroc demeure le «principal producteur et fournisseur mondial de haschich (résine de cannabis), dont la production est destinée principalement aux marchés européen et africain» indique le Rapport mondial 2013 sur les drogues présenté le 28 juin devant la Commission des stupéfiants par le directeur de l’Onudc, Youri Fedotov qui a n’a pas manqué de préciser que «le marché de la drogue est l’un des principaux facteurs qui continue d’alimenter l’instabilité économique et politique autour du monde». Et que font pendant ce temps là les responsables marocains? «La corruption de la police et le laxisme tacite dans l’application des lois contre ce fléau demeurent un problème au Maroc», dénonce de son côté le document du département d’Etat. Ce qui rend légitime dans ce contexte de garder fermée sa frontière avec un voisin qui ne vous veut pas que du bien. «Les quantités de poison déversées sur l’Algérie ont atteint désormais des proportions inquiétantes», a signalé Amar Belani, le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères. Quant à la question du Sahara occidental: «Il a été convenu, au plus haut niveau, que chaque partie défendra sa position sur cette question et l’Algérie, en ce qui la concerne, continuera à défendre, en toute souveraineté et avec détermination, sa position non négociable de soutien au droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination», a rappelé le porte-parole du MAE qui a tenu à déclarer sur un ton plus que solennel que: «Pour ce qui est des «attentes, ambitions et préoccupations du peuple algérien sur d’autres questions nationales et maghrébines», nous répondons tout simplement qu’il n’appartient à aucune partie étrangère de lui suggérer et encore moins de lui dicter ses choix souverains, spécialement en ce qui concerne sa solidarité naturelle avec les causes justes à travers le monde et ce, en raison de sa propre expérience historique». A bon entendeur, salut!