Il y aura cette année, A assure hier Tahar Boulenouar, porte-parole de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), plus de commerces qui vont ouvrir durant la période de la fête de l’Aïd par rapport à l’an dernier. Cela va du transport à l’alimentation générale.
«Sur les 13 000 boulangeries, nous avons reçu l’engagement de 8000 qui vont produire environ trente millions de baguettes de pain (10 millions de moins que durant les jours ordinaires) durant le premier jour de l’Aïd et la même quantité durant le deuxième jour.
Ces boulangeries ont d’ores et déjà fait leur commande en matière de farine», affirme M. Boulenouar. Pour ce qui est du transport, ajoute-t-il, outre les bus de l’Etusa, 80 000 taxis assureront le service durant la période des fêtes, soit 50% du nombre global.
«L’autre moitié refuse de travailler le premier jour seulement de l’Aïd et il est attendu qu’elle reprenne le service dès lendemain», précise-t-il. Idem pour les superettes dont la majorité a accepté d’ouvrir durant les deux jours de l’Aïd à condition toutefois, révèle le porte-parole de l’UGCAA, que le service soit assuré seulement l’après-midi.
Du moins le premier jour, dit-il. «Il est tout à fait compréhensible que les commerçants, comme tout citoyen algérien, veuillent passer un moment avec leur famille et aller à la mosquée pour la prière de l’Aïd. Les boulangeries par contre ouvriront très tôt le matin. Aux citoyens de prendre leurs dispositions», indique-t-il en les conseillant de s’approvisionner en produits de large consommation non périssables avant l’Aïd pour qu’il n’y ait pas une surcharge en matière de ces produits durant la période des fêtes.
Mais ces boulangeries posent également des conditions pour assurer la fabrication du pain les jours de l’Aïd. «Elles ont accepté de faire de compromis en s’arrangeant pour que leurs employés préparent le pain très tôt le matin avant de rentrer chez eux. Car il ne faut pas oublier que la main-d’œuvre de la plupart des boulangeries, au niveau de la capitale notamment, n’est pas locale et il est tout à fait normal qu’elle veuille prendre son congé à la fin de ramadhan, surtout que nous sommes en été.
Le pain sera donc disponible à partir de 05h00 du matin. Cependant, les boulangeries veulent des garanties de la part de Sonelgaz pour qu’il n’y ait pas de coupures d’électricité durant la période des fêtes. C’est à la Sonelgaz donc de prendre ses dispositions. De même que les stations-service qui acceptent de travailler à condition que Naftal leur garantisse une bonne distribution», confie-t-il.
Au niveau des petites communes, le problème de la disponibilité de produits alimentaires ne pose pas problème. Ici, les commerçants ne font pas les difficiles ainsi que ceux qui habitent à proximité de leurs commerces.
«Au niveau des petites villes, les commerçants ont pris l’habitude de travailler durant les périodes des fêtes à tour de rôle. Le problème se pose au niveau de la capitale où nous avons du mal à les convaincre. Nous avons joué sur la carte des bénéfices en utilisant comme argument les pertes et la concurrence déloyale occasionnées par l’informel pour les persuader», relève M. Boulenouar.
Le ministère du Commerce a appelé, jeudi, les directeurs régionaux et de wilaya du secteur à prendre les mesures nécessaires pour garantir l’approvisionnement normal et régulier des citoyens en produits alimentaires de base pendant et après la fête de l’Aïd. Au niveau d’Alger centre, et malgré les affirmations de l’UGCAA, certains commerçants hésitent encore à se plier aux exigences de la tutelle. «Nous aussi nous voudrons faire la fête. D’habitude, nous n’ouvrons que trois jours après l’Aïd.
Cette année, nous n’avons pas encore pris de décision», confie le gérant d’une superette de la rue Tanger. Idem pour un marchand de légumes et de fruits qui assure, toutefois, ne pas travailler qu’au premier jour de l’Aïd. Des marchands de fruits, par contre, se penchent surtout pour l’ouverture mais là encore, rien n’est encore décidé. Quant aux boulangeries, celle de la rue Tanger promet d’ouvrir durant les fêtes tandis que le gérant d’une pâtisserie pense prendre une semaine de congé à partir du premier jour de l’Aïd.
Farida Belkhiri