Malgré l’obtention de toutes les autorisations réglementaires nécessaires, l’ouverture des succursales de la Banque Extérieure d’Algérie (BEA) en France n’a toujours pas vu le jour.
Pourtant, le processus semblait définitivement lancé : l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) avait accordé son agrément le 24 octobre 2024, tandis que la Banque centrale européenne (BCE) avait validé la licence bancaire le 16 janvier 2025, permettant à la BEA d’opérer comme banque de détail en France et en Europe.
Depuis, aucun établissement n’a ouvert ses portes, alors même que cinq agences sont officiellement prévues dans différentes villes françaises. Une situation qui suscite l’incompréhension au sein de la communauté algérienne établie en France, impatiente de disposer d’un interlocuteur bancaire algérien pour les transferts, les services en devises et l’accompagnement financier.
Face à ce retard, le député des Algériens de France, Tawfiq Khedim, a adressé une question écrite au ministre des Finances, Abdelkrim Bouzred. Dans sa correspondance, il rappelle que “toutes les autorisations sont entrées en vigueur” mais que “la BEA n’a ouvert aucune de ses succursales”, malgré les besoins manifestes des usagers.
Questions sur le calendrier et l’intégration de la finance islamique
Le parlementaire demande désormais des éclaircissements précis. Il souhaite connaître la date effective d’ouverture des agences, ainsi que les raisons du blocage administratif ou opérationnel. Selon lui, “un long délai s’est écoulé”, ce qui rend la situation difficilement compréhensible pour les citoyens concernés.
Tawfiq Khedim interroge également le ministère sur l’éventualité de proposer des produits bancaires conformes à la finance islamique. Cette demande n’est pas nouvelle : plusieurs membres de la diaspora réclament des services licites, tels que la Mourabaha, actuellement proposés par des banques étrangères mais encore absents de l’offre algérienne en France. Le député estime qu’il “existe une opportunité concrète sur le marché local” pour ce type de produits.
En février 2025, le ministre des Finances avait déjà confirmé que cinq agences de la BEA Internationale étaient programmées en France, sans avancer de date précise.
Aujourd’hui, dix mois plus tard, l’absence de calendrier officiel continue d’alimenter le flou autour de ce projet stratégique, pourtant présenté comme un levier de rapprochement financier entre l’Algérie et sa diaspora.
