Ouverture d’enquêtes judiciaires sur plusieurs affaires : le secteur des Travaux publics dans le viseur

Ouverture d’enquêtes judiciaires sur plusieurs affaires : le secteur des Travaux publics dans le viseur

La gendarmerie nationale s’intéresse, ces derniers jours, à des mouvements de fonds suspects : il s’agirait d’une dame, se prénommant S.Z, qui recevait sur ses comptes, domiciliés dans diverses agences, des versements en monnaie étrangère à partir de la France, de l’Italie, du Venezuela…

Cet argent ne s’appuyait sur aucune opération commerciale ou d’intermédiation officielle, c’est ce que les enquêteurs ont déterminé lors d’une perquisition au domicile de cette personne où ils ont trouvé de faux cachets d’entreprises étrangères ainsi que divers supports souvent téléchargés depuis Internet et destinés à lui créer un personnage de femme d’affaires.

Certains cadres de la BEA ont aidé la suspecte dans la facilitation de la réception de 19 versements douteux venant de l’étranger, notamment en 2008 et 2009. A cela s’ajoute le retrait du compte de la mise en cause de 300 000 euros, puis leur virement sur son compte au niveau de l’agence Société Générale de Marseille.

Par contre, nous apprenons, de source sûre, que les services de sécurité enquêteraient sur d’importants transferts d’argent vers l’étranger effectués par de hauts cadres de l’Etat entre 2008 et 2012.

Les enquêteurs auraient, grâce à l’aide des services concernés dans les pays européens, dont l’Espagne, l’Italie et l’Angleterre, obtenu des informations «détaillées» sur les comptes bancaires et les biens immobiliers détenus par bon nombre de cadres algériens dans certaines capitales européennes. L’Office central pour la lutte contre la corruption aurait été destinataire d’un dossier «explosif». Ces cadres auraient «cédé leurs biens en Algérie sans déclarer leur valeur réelle auprès des services des impôts», puis, avec l’aide de médiateurs occidentaux, «transféré ces sommes d’argent sur des comptes en devises pour acheter des dizaines de biens immobiliers de luxe», rapporte la même source.

Le cas du fils d’un responsable algérien qui a pu acquérir, à travers une société aux îles Caïman, un immeuble de trois étages, d’une valeur de 744 milliards de centimes, dans une tour située dans le fameux quartier de Hyde-Park, à Londres, à quelques encablures de la demeure de cheikh Mohamed Bin Saoud Sultan Al Qasimi, membre de la famille régnante d’un des émirats arabes unis.

Les mêmes sources évoquent le cas du propriétaire d’une entreprise de presse dans l’Ouest algérien et d’un ancien maire qui se seraient offert un hôtel à Paris et plusieurs appartements dans d’autres régions. On révèle encore que les enquêtes toucheraient d’autres personnalités.

Celles-ci devraient être poursuivies par la justice après l’identification de la provenance de ces fonds, issus essentiellement de pots-de-vin, de transactions frauduleuses et d’activités de blanchiment.

Ouverture d’enquêtes judiciaires

Le secteur des travaux publics de la wilaya d’Oran est depuis une semaine secoué par des scandales et des poursuites judiciaires, et ce, suite à la demande du procureur de la République près le tribunal correctionnel d’Oran, qui aurait reçu pas moins de sept lettres anonymes pour mauvaise gestion et attribution illégale de marchés, apprend-on de source officielle. En effet, et d’après des sources judiciaires, les accusations sont généralement portées contre des cadres supérieurs d’institutions étatiques, notamment ceux de l’enseignement supérieur.

L’Opgi, et dernièrement, la direction des travaux publics, dont le chef de service des infrastructures de base, l’adjoint du directeur, en l’occurrence FC, et le chef de service du personnel, MC, ainsi que d’autres cadres qui ne cessent, depuis l’ouverture de l’enquête par les services de police d’Oran, de faire des allers et retours au commissariat central, et ce, pour répondre aux questions des enquêteurs.

Concernant les accusations touchant à la passation irrégulière de marchés publics, notre source précise qu’il se pourrait que ce soit l’un des promoteurs, qui aurait voulu soumissionner avec la DTP d’Oran pour l’un des grands projets et qui aurait été écarté pour des raisons indéterminées, qui en serait à l’origine de la dénonciation.

D’autres sources relevant du tribunal d’Oran ont affirmé que des lettres anonymes reçues par le tribunal mentionnent que certaines entreprises, bien que répondant aux conditions contenues dans les cahiers des charges, ont été écartées après l’ouverture des plis au profit d’entreprises «privilégiées».

Pour ce qui est du chef du service du personnel, il s’agirait d’une question de recrutement et d’attribution de postes à des «connaissances», sans oublier le problème des travailleurs de la DTP qui ne percevaient pas leur véritable salaire et qui avaient tenu des sit-in devant le siège de la wilaya d’Oran et au niveau du parc roulant de la DTP. Il est à signaler que l’enquête judiciaire se poursuit, de même que celles concernant les faux bacheliers, l’Opgi et plusieurs autres, dont celle concernant Sonatrach.

Par Mahdi Maloufi