Ouverture de la station de métro de la place des Martyrs : Des expositions en attendant le musée souterrain

Ouverture de la station de métro de la place des Martyrs : Des expositions en attendant le musée souterrain

Écrit par Nadir Kadi

Initialement programmé pour être achevé et inauguré en même temps que la station de métro de la place des Martyrs, prévu pour la fin du mois de janvier, la construction du musée souterrain de la place des Martyr est reportée et ne verra le jour que dans quelques années, affirme Abdelwahab Zekkar, Directeur général de l’Ogebc.

Abdelwahab Zekkar, Directeur général de l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels protégés (Ogebc), nous a déclaré, hier, que l’ouverture du musée souterrain de la place des Martyrs, initialement programmée pour être achevé et inauguré en même temps que la station du métro, ne sera pas pour tout de suite. Alors que la station du métro sera ouverte aux usagers à la fin du mois de janvier, Abdelwahab Zekkar affirme que l’opérateur chargé de la construction du musée n’a pas encore été officiellement désigné.

Il a rappelé à ce sujet qu’au lancement du projet, en 2008, « l’idée était de construire la station et le musée en même temps ». Abdelwahab Zekkar explique néanmoins que pour des considérations techniques, « il s’est avéré qu’il était impossible de travailler sur la construction des deux projets de façon simultanée (…) il a donc été décidé de commencer par le plus urgent, le métro. Et de revenir par la suite sur le musée souterrain ».

Risque de problème de financement

En ce sens, le responsable de l’Ogebc estime que la réalisation du projet pourrait être aujourd’hui relativement rapide. « Je pense que le projet du musée pourrait se concrétiser en deux ou trois ans. Si, bien sûr, le travail est effectué correctement avec un bureau d’étude expérimenté », confie-t-il.

Toutefois, il met en exergue le fait que la désignation de l’entreprise chargée de la construction n’a pas encore eu lieu, en précisant qu’«un appel à manifestation d’intérêt avait été lancé en 2014. Sept bureaux d’études mixtes se sont manifestés mais cela n’a pas abouti (…) Maintenant, nous pourrions poursuivre le projet là où il avait été stoppé, ou même lancé un nouvel appel d’offres restreint. Mais le problème qui pourrait se poser aujourd’hui est celui du financement. Ce qui n’était pas vraiment le cas en 2014, alors qu’actuellement les choses ont changé ».

Par ailleurs, sur la question de la gestion de ce futur musée, le directeur de l’Ogebc – une structure dépendant du ministère de la Culture et qui avait supervisé les fouilles de la place des Martyrs aux côtés du CNRA et de l’INRAP français – estime que la constitution d’une entité mixte, réunissant des responsables de la culture et du Métro, sera indispensable. Affirmant que « pour des raisons de sécurité du réseau des transports, le métro aura son mot à dire. Mais du côté archéologie, il y a aussi la responsabilité de préserver les vestiges (…) Le projet s’est donc orienté vers une structure de gestion mixte. Elle devrait réunir l’Ogebc et le Métro d’Alger ».

Le même responsable ajoute qu’il serait également souhaitable que l’accès au musée reste gratuit durant la première année d’ouverture.

Au Final, même si l’avenir du projet apparaît aujourd’hui incertain, il est néanmoins à souligner que l’ensemble de la démarche aura permis la sauvegarde d’un pan de l’histoire d’Alger. « Il était question en 2008 d’un chantier à ciel ouvert au niveau de la place des Martyrs, sans tenir compte des éventuels vestiges existants », nous explique ainsi le responsable de l’Ogebc. Il ajoute : « Nous savions selon les écrits et plusieurs sources historiques qu’il y avait des vestiges dans le sous-sol de la place des Martyrs, bien que nous ne connaissions pas l’emplacement exact (…) La première demande de l’Ogebc a donc été d’effectuer des sondages. En 2009, nous avons exploré environ 700 m² de surface et il a été prouvé l’existence de vestiges jusqu’à une profondeur de 7,5 mètres. Par la suite, il s’est avéré que cela représentait 2000 ans d’histoire, de la période phénicienne, en passant par la présence romaine, la période islamique, la période médiévale Beni