Alger a accueilli, ce mercredi, l’ouverture officielle de la 4ᵉ édition de la Foire du commerce intra-africain (IATF 2025), un rendez-vous économique majeur qui réunit chefs d’État, ministres, représentants d’organisations internationales et acteurs économiques du continent. Dans son allocution d’ouverture, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a délivré un message fort en faveur d’une Afrique unie, forte et capable de défendre ses intérêts dans un contexte mondial incertain.
À LIRE AUSSI : Les 3 messages forts de Tebboune pour l’Afrique à l’IATF 2025
Le chef de l’État a rappelé que cette édition se tient dans une conjoncture internationale « difficile et sensible », marquée par une accélération des crises et des menaces pesant sur l’ordre mondial. Il a exprimé sa crainte de voir l’Afrique une nouvelle fois marginalisée, malgré ses immenses ressources et son potentiel humain. « Sa voix est souvent affaiblie, son rôle réduit dans la redéfinition du nouvel ordre mondial », a-t-il déploré.
Tebboune : « L’Afrique doit reprendre sa place dans l’économie mondiale »
Pour Tebboune, la rencontre d’Alger dépasse la simple dimension économique. Elle traduit une volonté collective de bâtir « une Afrique unie, forte de sa volonté et influente dans son environnement régional et international ». Mais le défi reste essentiellement économique. Le président a interrogé : « Quelle place occupe l’Afrique dans l’économie mondiale ? »
S’appuyant sur des chiffres précis, il a dressé un constat préoccupant. L’Afrique ne représente que 3 % du commerce mondial, alors qu’elle détient 30 % des ressources naturelles et abrite 1,5 milliard d’habitants, un marché considérable. Les investissements étrangers directs ne dépassent pas 94 milliards de dollars par an, soit seulement 6 % des flux mondiaux.
À LIRE AUSSI : IATF 2025 : l’Algérie ouvre ses portes à l’Afrique avec 175 partenariats en ligne de mire
Tebboune a également dénoncé la faible intégration économique du continent. Le commerce intra-africain plafonne à 15 %, contre 60 % en Europe. Cette situation prive les économies africaines d’énormes opportunités de croissance et empêche la création de millions d’emplois pour la jeunesse.
À l’IATF 2025, Tebboune appelle à bâtir une Afrique souveraine
Le président a par ailleurs souligné le déficit criant en infrastructures de transport, d’énergie, de télécommunications et de financement. Cette lacune, évaluée à 90 milliards de dollars par an, coûte 2 % de croissance annuelle au PIB africain.
À LIRE AUSSI : Coup d’envoi de la 4e édition de l’IATF : Tebboune préside la cérémonie d’ouverture au CIC
Malgré ce tableau, Tebboune a insisté sur la nécessité de transformer ces défis en leviers de mobilisation. « Ces difficultés doivent être un moteur pour unir nos forces et bâtir une prospérité partagée », a-t-il affirmé. L’Algérie, a-t-il ajouté, s’engage à contribuer activement à cette dynamique, dans l’intérêt des générations présentes et futures.
Avec ce discours, le président algérien a voulu donner le ton à une rencontre qui se veut stratégique pour renforcer la coopération économique intra-africaine et repositionner le continent dans l’économie mondiale.