L’Assemblée populaire nationale et le Conseil de la nation procéderont, aujourd’hui, à l’ouverture officielle de la session parlementaire de printemps. Une ouverture purement protocolaire, la sixième législature de l’APN arrivant à terme.
Tarek Hafid – Alger (Le Soir) – Un dernier petit tour et puis s’en vont. Les députés assisteront aujourd’hui à leur dernière cérémonie d’ouverture de session parlementaire de printemps. Une cérémonie qui sera tout juste marquée par les discours des présidents des deux chambres du Parlement. Abdelaziz Ziari devrait, sans nul doute, dresser le bilan de cinq années d’activités. Il est vrai que le bilan de cette sixième législature a été des plus «riches». Elus en 2007 avec «un taux officiel» de 37%, les membres de cette Assemblée ont eu à se prononcer sur des questions d’une importance capitale pour l’avenir de l’Algérie. A commencer par la loi portant amendement de la Constitution, adoptée en novembre 2008 par les représentants des deux chambres réunis en congrès. Une révision qui a fait sauter le verrou de la limitation des mandats présidentiels et qui a permis à Abdelaziz Bouteflika de se présenter, pour la troisième fois consécutive, à la magistrature suprême. Il est utile de rappeler que les parlementaires avaient obtenu une augmentation substantielle de leur indemnité quelques mois seulement avant de lever la main bien haut pour adopter la nouvelle Constitution. Mais à en croire le ministre de l’Intérieur, les futurs élus pourraient ne pas profiter de cet «acquis» financier dont ont bénéficié leurs prédécesseurs. Sur le plan législatif, l’APN a adopté 69 textes de loi, dont 18 ordonnances présidentielles. Mais les initiatives parlementaires sont restées encore très limitées. Essentiellement des questions orales adressées aux membres du gouvernement. En cinq années d’exercice, aucune proposition de loi n’a pu aboutir. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé. Une dizaine de textes ont été élaborés et présentés. Mais tous ont été rejetés par le bureau de l’Assemblée populaire nationale. C’est notamment le cas des propositions de loi relatives à la liberté de manifester, à la levée de l’état d’urgence (présentée plusieurs mois avant sa levée définitive par le gouvernement), à l’enseignement obligatoire de tamazight, à la lutte contre la corruption et à l’abolition de la peine de mort. Des initiatives à mettre sur le compte d’un groupe de députés conduit par Ali Brahimi, un parlementaire élu sur une liste du Rassemblement pour la culture et la démocratie. Aujourd’hui, dans son discours, Abdelaziz Ziari pourra toujours s’enorgueillir d’avoir réussi à mener à terme la commission d’enquête parlementaire sur la rareté des produits alimentaires de large consommation. Le président sortant de l’APN mettra également l’accent sur la «contribution» des députés aux réformes suite à l’adoption, dans l’urgence, d’un arsenal législatif composé d’une demi-douzaine de textes de loi. L’honneur est sauf. Abdelaziz Ziari et les 388 autres députés signeront aujourd’hui la fin de cette sixième législature. En espérant très fort revenir à la mi-mai pour le début de la septième législature.
T. H.